France : Le collège Avienne poursuivra ses activités

15:28 - October 10, 2025
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IQNA-L’arrêté préfectoral ordonnant la fermeture du collège musulman Avicenne à Nice est bel est bien annulé, a confirmé la cour administrative d’appel de Marseille vendredi 10 octobre. La justice estime que les erreurs de comptabilité pointées ne justifiaient pas une mesure si radicale.

France : Le collège Avienne poursuivra ses activitésLa cour administrative d’appel de Marseille a confirmé vendredi 10 octobre l’annulation de l’arrêté préfectoral ordonnant la fermeture du collège musulman Avicenne à Nice, estimant comme en première instance que les erreurs de comptabilité ne justifiaient pas une mesure si radicale.

« C’est la troisième victoire consécutive pour Avicenne. Nous espérons que l’acharnement contre ce collège cessera définitivement », a réagi Me Sefen Guez Guez, avocat de l’établissement hors contrat ouvert en 2016 dans un quartier défavorisé du nord-est de Nice et accueillant 130 élèves.

L’arrêté de fermeture, signé en mars 2024, a d’abord été suspendu en référé un mois plus tard par le tribunal administratif de Nice, puis annulé en juillet 2024 par le même tribunal après examen sur le fond.

La décision de fermer Avicenne avait été annoncée le 26 février 2024 par Nicole Belloubet, alors ministre de l’éducation nationale, puis ordonnée en mars de la même année par Hugues Moutouh, alors préfet des Alpes-Maritimes.

Les autorités ne remettent pas en cause la qualité de l’enseignement prodigué, confirmé par la réussite des élèves au brevet puis dans les lycées publics. Les élèves y suivent le programme officiel, avec en plus 1 h 30 de langue arabe et 1 h 30 d’éthique musulmane. Les tenues vestimentaires sont très diverses et les enseignants de toutes confessions.

Loi contre le séparatisme
Mais la loi de 2021 contre le séparatisme oblige les établissements hors contrat à informer l’administration de l’origine de leurs financements, et l’association Avicenne, émanation de l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes (Umam), a tâtonné pour répondre aux demandes.

Dans son arrêté de fermeture, la préfecture avait aussi pointé des discordances autour de prêts transformés en un don d’un total de 476 000 € en faveur du collège. Ou encore un prêt accordé par le collège à l’un de ses donateurs.

Comme le tribunal administratif de Nice, les juges d’appel ont estimé que la fermeture définitive du collège était « disproportionnée », compte tenu « de la faible importance des erreurs et imprécisions » de l’association et du fait que le préfet avait la possibilité d’opter pour une fermeture temporaire.

Le collège assure pour sa part chercher à se conformer à toutes les exigences de transparence et réclame en vain depuis plusieurs années à passer sous contrat avec l’État français, ce qui simplifierait son financement et impliquerait un contrôle plus étendu des autorités publiques.

La Croix

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