Condamnation de l’interdiction du port de la burka au Portugal

14:02 - October 21, 2025
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IQNA-Les organisations de défense des droits humains ont fermement condamné la décision du gouvernement portugais d’interdire le port de la burka et du voile intégral dans les lieux publics, estimant qu’elle constitue une violation des libertés fondamentales.

Selon le média Macaonews, le gouvernement d’extrême droite du Portugal a adopté une loi interdisant le port de couvre-chefs pour des raisons religieuses ou de genre dans les espaces publics.

Cette mesure, proposée par le parti Chega, arrivé au pouvoir au début de l’année dans un contexte de sentiment anti-immigration, vise directement les vêtements tels que la burka et le voile intégral.

Désormais, la dissimulation du visage ne sera autorisée que dans les avions, les lieux diplomatiques et religieux.

Les contrevenantes s’exposent à une amende de 200 à 4000 euros, tandis que toute personne contraignant autrui à porter un tel vêtement risque jusqu’à trois ans de prison.

Le parti Chega justifie cette loi en affirmant que le voile intégral placerait les femmes « dans des situations d’exclusion et d’humiliation » et serait incompatible avec les valeurs de « liberté, d’égalité et de dignité humaine ».

Cependant, plusieurs députés de gauche ont rejeté cette argumentation. Pedro Delgado Alves, du Parti socialiste, a déclaré à l’Associated Press que cette mesure vise surtout « les étrangers et les personnes de religion différente », la qualifiant de démarche discriminatoire.

Amnesty International a dénoncé une atteinte grave aux droits fondamentaux. Dans un communiqué, l’organisation a souligné que « l’interdiction générale du port de la burka ne protège pas les femmes, mais prive de liberté celles qui choisissent de la porter ».

Le président Marcelo Rebelo de Sousa doit encore promulguer la loi, mais il pourrait la rejeter ou la soumettre à la Cour constitutionnelle. Si elle entre en vigueur, le Portugal rejoindra la vingtaine de pays européens ayant déjà interdit la burka au nom de la laïcité ou de la cohésion sociale.

Amnesty International avertit néanmoins que ces lois aggravent la stigmatisation et l’exclusion des femmes musulmanes. Des groupes religieux et féminins portugais dénoncent une mesure discriminatoire qui renforce les préjugés et marginalise davantage une minorité déjà vulnérable.

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