Le fondateur de l'institut Cheick Bah Ishaq, a accordé une interview pour donner des informations sur son établissement et la valeur de l'enseignement coranique.
-Cheick Bah Ishaq, qui est-il ?
-Cheick Bah Ishaq est un missionnaire de la Ligue Islamique Mondiale, basé à la Mecque en Arabie Saoudite. Il a été envoyé par cette ligue en Côte d'Ivoire, pour une mission d'enseignement islamique et de prédication. Il a fait ses études à l'Institut Supérieur des Etudes Islamiques et Coraniques à Nouakchott en Mauritanie, en tant que généraliste en sciences islamiques.
Il a également étudié les différents types de la lecture du Saint Coran ou lectionnaires, le Tafsir (commentaire du Coran), l'hadith et la jurisprudence. Après le baccalauréat, Il a fait des études en science coranique. Il a obtenu le diplôme Idjazat (un diplôme supérieur au Bac et inférieur à la licence) dans les dix lectionnaires du Saint Coran. En 1979, Cheick Bah a eu, en théologie, le diplôme de fin d'études islamique. Il a été envoyé en Côte d'Ivoire, par la ligue islamique mondiale depuis 1980.
-Où et quand avez-vous commencé l'enseignement du Coran ?
-Cela fait bientôt 29 ans que je l'ai commencé en Côte d'Ivoire précisément à Anyama deux mois après mon arrivé dans cette ville. C'était dans un bâtiment qui m'a été offert par mon tuteur El Hadj Souleymane Bamba, qui est un entrepreneur. Il est l'oncle de feu Dr. Saliha Bamba. J'ai passé plus de dix ans dans ce local avant d'avoir un terrain. J'ai d'abord construit ma résidence sur une partie avant de transférer l'école quelques temps après sur l'autre partie du terrain. Aujourd'hui, l'école a changé. On a ouvert un internat pour les élèves.
-Avant d'être enseignant coranique ici en Côte d'Ivoire, avez-vous enseigné ailleurs ?
-Quand j'étais étudiant, j'apprenais et j'enseignais le Coran partout où je me trouvais, chez moi à la maison ou à la mosquée. Cela depuis que j'ai mémorisé le Coran. Tout cela avant l'obtention de mes diplômes. C'est après l'obtention de mes diplômes que la Ligue Islamique Mondiale m'a affecté en Côte d'Ivoire.
-Quelles sont vos méthodes pour faciliter la mémorisation du Coran ?
-Au départ, nous les faisions mémoriser le Coran en combinaison avec d’autres leçons en science islamique. C'est une bonne méthode parce que l'élève acquiert une bonne maîtrise de la langue arabe et une initiation appréciable à la science islamique. Mais en cela la force de mémoriser devient peu chez l'élève. Seuls les élèves ayant une très grande intelligence arrive à mémoriser. Et comme cette méthode s'est avérée lente du fait du nombre élevé des matières, nous avons donc choisi l'ancienne méthode qui permet aux élèves d'être rattachés à la mosquée. Elle consiste pour l'élève à rester dans la mosquée pour mémoriser le Coran et venir faire la répétition chez le maître en classe.
-Pourquoi avez-vous choisi l'enseignement comme métier ?
-Parce que le Prophète (sawa) dit : « le meilleur parmi vous est celui qui a appris le Coran et l'a enseigné à son tour, aux autres ». Donc avant que je ne sois enseignant coranique, j'ai beaucoup aimé le Coran. Donc, j'ai été élevé avec l'enseignement du Coran. Quand je suis devenu majeur et je me suis spécialisé en sciences coraniques, cela a favorisé mon amour pour l'enseignement Une année, une délégation de la ligue islamique mondiale est venue en Mauritanie pour chercher des mémorisateurs du Coran et les employer comme missionnaires en vue de vulgariser le Coran et ses sciences en Afrique de l'ouest. Le gouvernement mauritanien, a alors donné son accord pour collaborer avec la ligue dans son projet. Ainsi, ils ont crée un institut pour la formation des mémorisateurs. Un grand nombre de d'élèves ont été formés. Ils ont été affectés partout en Afrique de l'ouest, au (Niger, Burkina Faso, Mali, Guinée Conakry, Guinée-Bissau, Ghana , Togo,Côte d'Ivoire etc).
-Est-ce que vous avez d'autres fonctions ou activités ?
-Je suis un prédicateur, un Imam, tout cela avec ma fonction d'enseignant.
-Quel est l'appel que vous voulez lancer à la communauté musulmane entière ?
-Mon appel à la communauté musulmane, c'est de lui recommander de revenir au livre saint d'Allah. Sa guidance, son éducation, son honneur et son progrès s'y trouvent. La communauté musulmane ne trouvera autre référence au delà des enseignements de ce livre saint. Parce que c'est le livre qu'a révélé Allah (Exalté soit-il) pour guider l'humanité toute entière. Mais certaines personnes peuvent croire qu'autre chose peut substituer au Coran en matière de référence et de législation. Rien de meilleur ne peut et ne pourra le remplacer ou l'égaler pour les humains. Ce Coran nous trace une voie divine qui prend en compte les besoins des hommes dans ce monde et dans la vie future. J'appelle donc la communauté en générale à revenir à la source qui est le noble livre d'Allah.
Particulièrement, j'interpelle les premiers responsables des musulmans en Côte d'Ivoire à vulgariser le Coran à travers tout le pays pas seulement dans les écoles. Mais ils doivent initier spécialement des cercles de mémorisation du Coran dans toutes les mosquées. Ils doivent créer des instituts pour les sciences coraniques.
La mémorisation du coran n'est pas seulement l'affaire des enfants comme le pensent certaines personnes. La plupart des compagnons du Prophète (sawa) ont mémorisé le Coran pendant qu'ils étaient adultes. Pendant ce temps, ils étaient des opérateurs économiques et ils menaient bien d'autres activités. L'enfant acquiert la connaissance à bas âge et la conserve. C'est quand il grandit qu'il commence à la mettre en pratique. La personne adulte l'apprend et la pratique sur le champ. Donc c'est les adultes qui ont le plus de devoirs d'apprendre.
Source: abidjan