Visite de la salle de prière, explications sur l’islam, son histoire et son évolution… Les visiteurs sont sortis éclairés… et repus grâce au buffet.
Pour une religion et une administration qui prônent l’ouverture, quoi de plus naturel que des portes ouvertes ? C’est de ce constat qu’est partie la nouvelle équipe dirigeante de la mosquée Abou Bakr, à Lens. Ce dimanche, sous un magnifique soleil, les fidèles musulmans accueillaient les visiteurs divers venus découvrir la mosquée et, plus largement, l’islam. Dans la cour qui monte vers le lieu de culte, quelques panneaux commencent l’explication. Puis à l’entrée de la salle de prière, chacun respecte la tradition : on ôte ses chaussures pour pénétrer dans l’enceinte du lieu de culte.
Visite guidée qui tort le cou aux clichés
Là encore, de nombreux panneaux explicatifs. Mais les visiteurs ne sont pas livrés à eux-mêmes : quelques fidèles, hommes et femmes, se chargent de la visite par petits groupes et racontent leur religion, répondent aux questions. Comment détermine-t-on l’heure de la prière ? L’un des « frères » explique, la prière d’avant l’aube, celle du milieu de la journée, etc. « On peut bien sûr prier seul chez soi, mais on peut aussi venir ici car le prophète nous a inculqué la prière collective. » La différence entre calendrier hijri (islamique) et grégorien est également expliquée, annonçant à ceux qui l’ignoraient que le calendrier musulman indique actuellement mai 1436.
Quid du code vestimentaire dans la religion musulmane ? « On se focalise souvent sur le voile, mais il faut bien avoir à l’idée qu’il ne s’agit que d’un habit, ce n’est que la partie visible d’un travail intérieur sur la pudeur. » La place de la femme dans la religion ? « Pour l’islam, le meilleur mari est celui qui traite le mieux sa femme. » De manière très naturelle, les fidèles expliquent et tordent le cou aux clichés fréquents.
La tolérance pour mot-clé
Que pensent les musulmans à propos de Jésus ? « La naissance de Jésus est racontée dans le Coran ! », explique-t-on aux visiteurs ébahis. Le but de rapprocher les personnes d’horizons divers est ainsi atteint. « La première opération portes ouvertes datait de 2005, et notre administration renouvelée et rajeunie a ressenti le besoin de communiquer, de créer un bel événement pour accueillir nos concitoyens dans une ambiance conviviale », expliquent Abdellah Arrid et Abdeljalil Ait Ali.
L’islamophobie ambiante depuis les attentats de Charlie Hebdo a-t-elle motivé cette initiative ? « Non, il s’agit seulement de montrer que les musulmans sont ouverts aux autres. Et plutôt que de s’excuser ou de se justifier face aux amalgames, il s’agit d’expliquer notre religion en amont de ça. Nous sommes Français et musulmans. Et c’est notre différence qui fait la richesse de nos échanges avec pour mot-clé la tolérance. »
lavoixdunord