Le Premier ministre défendait sa propre participation à un « forum » intitulé « République et islam » à l’Assemblée nationale, organisé lundi après-midi à l’initiative du député socialiste Jean Glavany.
Outre le débat à huis clos organisé à l’UMP, ce débat à l’Assemblée suit d’une semaine la première réunion de l’instance de dialogue sur l’islam organisé par le gouvernement dans le sillage des attentats jihadistes de janvier.
Manuel Valls s’est défendu d’un éventuel abus de ce type de débat au sujet de la religion musulmane, après les critiques en ce sens d’un des principaux responsables du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri.
« Aujourd’hui avec les experts, les intellectuels, les sociologues, nous poursuivons ce débat, il faut à la fois agir mais il faut aussi débattre. Mais de manière apaisée, en écoutant », a plaidé M. Valls devant la presse en arrivant au débat à l’Assemblée.
« Le débat est toujours nécessaire dans nos sociétés, ce qu’il faut éviter, c’est de stigmatiser, de faire croître les factures dans notre société. Il y a deux manières de débattre. La manière stigmatisante, celle qui consiste en général à dresser les gens les uns contre les autres, à tenir des propos blessants et une autre, comme cette après-midi, avec ceux qui souhaitent au contraire avancer, être constructifs », a fait valoir le Premier ministre.
« La société française a besoin de débats constructifs et apaisants », a-t-il insisté.
Quant au fait que ce débat soit consacré à l’islam et pas aux autres religions, « d’abord on peut parfaitement en (les autres religions, ndr) parler, il y a des instances de dialogue », s’est défendu M. Valls.
« Mais la question de la place de l’islam dans notre société, dans la société française et européenne, qui n’est pas une question nouvelle, il faut la traiter avec doigté et intelligence et donc dans le respect de nos compatriotes de confession et de culture musulmane », a-t-il poursuivi.
Nicolas Sarkozy s’était ému des critiques venues notamment du gouvernement sur le débat organisé au sein de l’ex-UMP, en ironisant sur le fait que la « réunion » organisée par le gouvernement n’avait elle « posé aucun problème ».
AFP