Féru de science, il multiplie les réalisations et accumule les tares visiblement malvenues dans le pays de toutes les libertés. Noir, musulman et aux noms et prénoms d’emblée douteux.
Le premier professeur à qui il présente l’horloge le félicite et lui dit de ne pas la montrer à d’autres. Sans comprendre, Ahmed referme sa mallette et poursuit sa journée de cours.
Ce n’est qu’en cours d’anglais que celle-ci émet un bip. Le professeur d’anglais lui demande des justifications. En obtempérant, Ahmed se retrouve plus vite qu’il ne faut de temps pour le réaliser dénoncé, sorti de la classe par un policier, menotté puis isolé dans une pièce vide et entouré de quatre officiers de police en uniforme pour un interrogatoire qui durera deux heures.
« Ca ressemble à une bombe comme dans les films », dit l’un des policiers. Sauf que ça n’était ni une bombe, ni un film et que le jeune Ahmed Mohamed, pris dans l’échafaud de la paranoïa internationale, incarne une victime collatérale de cette chasse aux sorcières.
« Tu as essayé de faire une bombe ? » demande l’un des agents. « Non, j’ai essayé de faire une horloge », répond Ahmed. À tout juste 14 ans, il est accusé sur base de conclusions hâtives et scabreuses, de faire « comme les grands » et de vouloir du mal à tout son lycée.
Le délire sans queue ni tête ne s’arrête pas là. Ahmed est également exclu trois jours de son lycée, amené dans un centre de détention juvénile pour un relevé d’empreintes digitales. Bien heureusement, pour une courte durée.
Depuis, la communauté Twitter s’indigne et l’exprime. #IStandWithAhmed est le mot-clé le plus utilisé, depuis hier matin. La communauté scientifique s’est jointe à cette indignation et de nombreux internautes, dont Emily Lakdawalla, tout aussi friands d’expériences scientifiques et de fabrication partage leurs plans.
Invité dans les locaux de la NASA et à la maison blanche, il remercie tous les internautes de leur soutien et enjoint à « arrêter cette inégalité raciale pour empêcher que cela se reproduise. »
ajib