"Nous avons franchi l'étape critique en Syrie, à l'ombre des développements internes, régionaux et internationaux", a estimé le leader chiite dans un entretien diffusé par la chaîne iranienne Ahwaz. Le leader chiite faisait allusion de manière indirecte à l'intervention militaire russe en Syrie.
"Le dossier syrien emprunte une nouvelle voie, et il est possible qu'il y ait une solution politique sérieuse, car le monde traite désormais la question de manière réaliste", a-t-il ajouté, écartant l'hypothèse d'une reconfiguration des frontières de la région.
Ces déclarations interviennent au moment où l'armée syrienne avance sur le terrain, forte du soutien du Hezbollah et de l'aviation russe. Les soldats syriens se sont emparés jeudi de la majeure partie d'une colline stratégique, Jib Ahmar, qui domine l'ouest de la Syrie, "avec l'aide du Hezbollah", a annoncé à l'AFP une source militaire. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a confirmé cette avancée réalisée par les militaires et "des milliers de miliciens des Forces de défense nationale (FDN) entraînés par les Russes et le Hezbollah".
Vendredi, le groupe jihadiste Etat islamique se rapprochait pour sa part d'Alep. Avec la prise de plusieurs positions situées au nord de la ville, l'EI est désormais à une vingtaine de km d'Alep et sur la ligne de front avec les troupes syriennes.
Concernant le dossier yéménite, Hassan Nasrallah a estimé que l'Arabie saoudite, à la tête d'une coalition qui mène des frappes contre les rebelles houthis, "subira un échec cuisant et historique". Il a également comparé le "projet saoudien à Bahreïn" au "projet sioniste en Palestine", en allusion au soutien de Riyad au pouvoir en place, contre les opposants, principalement chiites, qui réclament des réformes politiques.
Il s'était également une nouvelle fois déchaîné contre le royaume wahhabite, dans des propos publiés par le quotidien al-Akhbar, paru mercredi. Il l'a accusé d'être "responsable des meurtres dans notre région". "C'est l'Arabie qui nous a tués pendant la guerre de juillet 2006". Il a également souligné qu'il "ne faut pas négliger le fait que notre ennemi est Israël", même si la "menace existentielle dans la région est la menace wahhabite".
Ses propos avaient provoqué l'ire de l'ancien Premier ministre libanais Saad Hariri qui a qualifié la position du leader chiite de "provocation confessionnelle et politique". "Jouer le rôle du représentant iranien au Liban ne vous donne pas le droit de porter atteinte aux intérêts des Libanais", avait écrit M. Hariri dans une série de tweets.
"Aucune perspective de solution au Liban"
Sur le plan libanais, le chef du Hezbollah a souligné que son parti ne doit "pas délaisser les grandes causes au profit des détails locaux". "Si nous perdons les grandes causes, nous perdons à tous les niveaux", a estimé le leader chiite.
Dans ses propos publiés par al-Akhbar, Hassan Nasrallah s'était montré pessimiste quant à la résolution des crises au Liban, affirmant ne voir "aucune perspective de solution pour le pays, parce que tout le monde attend les développements de la région pour faire un choix".
OLJ