Coran brûlé lors d’une manifestation islamophobe à Calais : le parquet ouvre une enquête

Paris(IQNA)-Le 8 novembre, une manifestation anti-migrants islamophobe se tenait à Calais, réunissant une centaine de personnes. Au cours du rassemblement, l’un des manifestants a brûlé un Coran. Le procureur de la République Jean-Pierre Valensi a ouvert une enquête préliminaire pour identifier l’auteur de cet acte qu’il qualifie de « délit ».

La scène s’est déroulée pendant la manifestation, au milieu du boulevard Jacquard : un homme qui faisait partie du cortège s’est avancé et s’est mis à brûler un exemplaire du Coran. L’un des organisateurs est intervenu pour mettre fin à cet acte, trouvant le geste excessif.
Contacté ce mercredi, le procureur de Boulogne-sur-Mer a indiqué avoir ouvert une enquête préliminaire « dès qu’on (lui) a rendu compte de cet état de fait » : « Au départ, la permanence ne m’en a pas informé, mais dès que j’ai su, j’ai ordonné une enquête pour destruction à raison de la religion. Il s’agit d’un délit. »
L’enquête a été confiée à la Sûreté urbaine du commissariat de Calais. Il s’agit notamment d’identifier l’auteur de cet acte, dont le visage apparaît clairement sur les photos et vidéos diffusées par la presse lors de la manifestation. Pour l’heure, toutefois, « il n’y a rien de nouveau dans l’enquête », a souligné ce jeudi Jean-Pierre Valensi.
Pétition : « plus de 2 000 signatures »
À l’issue de cette manifestation, une pétition avait été mise en ligne sur Internet à l’attention du parquet de Boulogne-sur-Mer, pour réclamer « l’ouverture d’une instruction judiciaire pour autodafé du Coran ». Laurent Maaméri, l’initiateur de cette pétition par ailleurs interpellé lors du rassemblement pour avoir tenté de saisir un drapeau du mouvement d’extrême droite La Dissidence française, indique qu’il remettra cette pétition ce vendredi au parquet. Elle aurait déjà recueilli « plus de 2 000 signatures ».
Pour rappel, cette manifestation organisée par Pegida-France (Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident) réunissait des militants de Sauvons Calais, de l’English Defence League et de Dissidence française, un groupe d’inspiration fasciste. La préfecture du Pas-de-Calais avait décidé de ne pas interdire cette action car elle ne « présentait pas de trouble à l’ordre public » et qu’il y aurait sur place « suffisamment de forces de police ». La Ville de Calais avait de son côté dénoncé symboliquement cette manifestation.
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