Les raisons de la célébrité du lecteur coranique Abdoul Fatah Sha’sha’i

Abdoul Fatah Sha’sha’i est un célèbre lecteur coranique égyptien surnommé « artiste de la lecture coranique », à cause de ses grandes capacités dans ce domaine, qui a pu jusque dans la vieillesse, conserver la jeunesse de sa voix.

Abdoul Fatah Sha’sha’i est né en 1890 dans le village de Sha’sha dans Le gouvernorat de Menufeya et a réussi à mémoriser l’intégralité du Coran avant ses 13 ans. Pour poursuivre ses études coraniques, il se rendit au Caire au centre religieux d’Al Azhar où il créa un groupe de chanteurs religieux, avant de se concentrer essentiellement à la lecture coranique. Il participait aussi aux cérémonies de clôture des fêtes de la mosquée « Imam Hossein (as) », à coté d’autres grands lecteurs coraniques, et aux cérémonies de la mosquée « Seyedeh Zeinab (as) ». Grâce à sa belle voix, il devint très vite célèbre au Caire. Bien que son style soit un style très personnel, il s’inspirait quand même des grands lecteurs précédents, ce qui est une habitude dans les milieux coraniques. Son fils a raconté que lorsque la radio a été introduite en Égypte, les anciens lecteurs n’ont pas accepté d’y travailler pensant qu’il s’agissait d’une chose interdite par la religion. Abdoul Fatah Sha’sha’i partageait cet avis et cela lui valut deux ans de retard par rapport aux lecteurs qui entrèrent à la radio en 1934. Beaucoup de ses lectures étaient faites en direct à cause de l’absence de système d’enregistrement. Actuellement, la radio égyptienne possède 300 enregistrements dont seulement 30 ou 40, et selon d’autres sources, 70 à 75 ont été diffusés. D’autres enregistrements ont été faits lors de voyages dans les pays arabes et islamiques comme en Irak où il fit une lecture exceptionnelle en 1955 à la mosquée Ahmadieh de Bagdad, ou de réunions publiques, ainsi qu’un enregistrement complet du Coran pour gramophone par la radio de Londres qui a été confisqué à son entrée à l’aéroport égyptien et dont on ignore ce qu’il est devenu. Lors d’un voyage en Irak, en 1958, avec le cheikh Abdoul Basset, il fit plusieurs lectures coraniques à l’université Safavide de Bagdad, et dans la ville de Al-Kadhimiya.  Citons aussi ses voyages en Arabie saoudite, dont le premier en 1948, où il fut le premier lecteur égyptien à faire une lecture avec un micro dans les mosquées de la Mecque et de Médine. Son style n’a pas été très imité par les autres lecteurs à cause des spécificités de sa voix et de ses prouesses techniques. Une autre raison est que les goûts des lecteurs ont changé et qu’ils récitent davantage selon le style de Shahat Mohamad Anwar. Son dernier fils, Ibrahim, a fait beaucoup d’efforts pour lire comme son père qui est décédé le 11 novembre 1962, à l’âge de 72 ans, après une vie au service du Coran.
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