Le modèle islamique de banque est-il la banque de demain ? Quelles opportunités offre-t-elle aux usagers ? Cette problématique a été au cœur des débats au deuxième jour de la 2e édition « Jours de banque », organisée par l’Association des professionnels de banque et d’établissements financiers (Apbef). Face au contexte mondial marqué par les Objectifs de développement durable (Odd) et national par le Plan Sénégal émergent (Pse), la finance islamique est perçue, selon le directeur Al-Itqan-Conseil et formation en finance islamique (Acoffis), Dr Abdou Karim Diaw, comme « une opportunité pour le développement inclusif ». C’est ce qui explique, a-t-il ajouté, l’intérêt que les institutions comme le G20, la Banque mondiale et le Fmi portent à ce mode de financement innovant dont les actifs mondiaux dépassent 2. 000 milliards de FCfa.
Pour le Sénégal, il a indiqué que les opportunités sont énormes. Il s’agit, a-t-il poursuivi, d’un besoin de financement dans le domaine des infrastructures estimé à 4.000 milliards de FCfa, d’une classe moyenne croissante et plus exigeante en termes de qualité et de conformité, d’un faible taux de bancarisation, d’un taux de pauvreté très élevé, etc. L’État a, à son avis, besoin des instruments de la finance sociale islamique pour investir, relever le défi de l’inclusion financière et éradiquer la pauvreté. Pour lui, le marché des Sukuk et celui de diaspora Sukuk ainsi que d’autres modes de financements islamiques constituent des opportunités pour réaliser les Odd. Pour ce faire, il faudra relever, a-t-il souligné, les défis liés à l’authenticité, à l’efficacité, au cadre juridique et réglementaire adéquat, aux ressources humaines compétentes et à la communication.
Le président de l’Institut africain de la finance islamique (Aiif), Mouhamadou Lamine Mbacké, a, de son côté, relevé que la finance islamique pourrait jouer le rôle de « pont entre les pays du Golfe à forte capacité de financement et les pays africains à fort besoin d’investissement ». « La finance islamique, basée sur l’éthique, a-t-il précisé, pourrait aider les économies africaines à offrir à la clientèle des produits conformes à ses besoins et attentes et à nos traditions de solidarité ». L’objectif, a-t-il poursuivi, c’est d’avoir une « société juste et équilibrée où l’intérêt de toutes les parties est préservé ». Le président et Ceo chez Cifia-Iface (Compagnie indépendante de la finance islamique en Afrique-Institut de formation en administration et en création d’entreprises), Bara Diène, a insisté sur les fondements de la jurisprudence islamique, ses objectifs, les produits qu’elle offre ainsi que le rôle et fonctionnement du Conseil de conformité Sharia ou Sharia Board.
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