
Après un mois de succès de l'armée syrienne dans les provinces d'Alep et d'Idlib, qui ont conduit à la libération de plus de 700 kilomètres carrés, la Turquie qui fait partie des signataires des accords d’Astana et de Sotchi, a lancé une opération contre l'armée syrienne le 20 février 2020 à Nairab, à 2 km du centre de la province d'Idlib. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé de lancer une opération militaire contre la Syrie, suite aux avancées de l'armée syrienne à Idlib.
La Russie, en tant que responsable des accords d’Astana et de Sotchi, a déclaré que les récentes opérations militaires syriennes avaient été lancées suite à l'échec de la Turquie à mettre en œuvre les termes de l'accord de Sotchi, et que Moscou continuait de soutenir le gouvernement légal syrien dans la lutte contre le terrorisme.
Le 28 février 2020, le comité syrien de défense des droits de l'homme opposé au régime, a annoncé la mort de 34 soldats turcs dans la province syrienne d'Idlib, cette annonce a été confirmée pour 33 soldats, par le gouverneur de Hatay, province de Turquie limitrophe de la Syrie.
Le gouvernement turc après avoir annoncé que ses troupes avaient été tuées près d'Idlib, a annoncé qu'il avait en réponse, bombardé des positions de l'armée syrienne.
« Toutes les positions connues du gouvernement syrien en riposte, ont été prises pour cible par les unités terrestres et aériennes turques », a déclaré l'agence de presse Anatoly citant Fakhreddin Alton, directeur des communications au bureau présidentiel turc.
Le correspondant de CBS a prétendu que l'attaque contre les troupes turques à Idlib, avait été menée par la Russie et avait fait environ 50 morts alors que le 29 février 2020, des sources d'information ont rapporté qu’une frappe aérienne turque surprise dans la province syrienne d'Idlib, avait tué plusieurs combattants du Hezbollah libanais.
Selon ce rapport, après les attaques contre des positions syriennes à Idlib, l'armée turque a pris pour cible un centre de membres de la résistance et lors de cette attaque, des combattants libanais du Hezbollah sont tombés en martyrs ou ont été blessés.
Selon al-Mayadeen, l'armée turque aurait tiré deux missiles depuis son sol, vendredi matin, vers la périphérie de Lattaquié dans le nord-ouest de la Syrie. Des informations indiquent que la défense aérienne syrienne a intercepté deux missiles tirés depuis le sol turc sur la base aérienne de Hmeimim où les troupes russes sont stationnées.
Haitham Abu Said, Commissaire aux droits de l'homme du Moyen-Orient, a souligné que la présence de l'armée turque sur le sol syrien, était illégale et qu’il ne fallait pas se laisser tromper par les slogans attirants que certains aiment entendre en Occident.
« La Turquie a occupé le territoire syrien ... La Turquie n'a pas le droit de dicter ses volontés ou ses demandes car sa présence en Syrie est illégale », a-t-il dit.
Pendant ce temps, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé le 29 février 2020, qu’ils n'étaient pas là sur l'invitation du président syrien, Bachar al-Assad, mais à la demande de la population.
« La Turquie ne quittera pas ce territoire tant que ces gens voudront de nous en Syrie. Nous ne voulons ni du pétrole syrien ni son territoire, mais nous cherchons à sécuriser nos frontières par la création d'une zone de sécurité. Si nous ne pouvons pas protéger nos frontières avec la Syrie, des groupes terroristes, nous serons dans une mauvaise situation. Nos actions à Idlib, visent à protéger ceux qui luttent contre un régime assoiffé de sang. Plus de 2100 éléments de ce régime ont été tués à Idlib, et environ 300 véhicules ont été détruits », a-t-il déclaré.
236 personnalités turques éminentes ont signé une pétition contre la politique d'Erdogan en Syrie et en particulier à Idlib, soulignant que ses implications à Idlib ont fait d'Ankara, « un outil aux mains des pays impérialistes qui soutiennent les terroristes ».