La Kaaba : l'histoire de la kiswa
Téhéran(IQNA)-Au nom du roi Salman, le prince gouverneur de la Mecque Khalid Al-Faisal a remis mercredi la Kiswa (tissu noir) au principal gardien de la Kaaba, Saleh bin Zain Al-Abidin Al-Shaibi. Elle sera remplacé le neuvième jour du mois de Dul Hijjah, suivant les traces du Prophète Muhammad et de ses compagnons.
Il faut savoir que la Kiswa est remplacée une fois par an pendant le Hajj après que les pèlerins se rendent au mont Arafat. Lorsqu’il reviennent de leur pèlerinage et se rendent à La Grande Mosquée, il trouvent le nouveau tissu. D’ailleurs, les couleurs des revêtements de la Kaaba ont régulièrement changé à travers les âges.
Il a été rapporté qu’après la conquête de La Mecque au cours de la neuvième année Hijri, le Prophète a couvert la Kaaba de vêtements yéménites alors qu’il effectuait son pèlerinage d’adieu.
Le Prophète Muhammad l’a recouverte d’un tissu yéménite rayé blanc et rouge, et Abu Bakr Al-Siddiq, Umar ibn Al-Khattab et Uthman ibn Affan l’ont recouvert de blanc. Ibn Al-Zubayr l’a recouverte de brocart rouge.
La Kiswa était généralement blanche et rouge
À l’époque abbasside, la Kaaba était drapée une fois de blanc et une fois de rouge, tandis que le sultan seldjoukide le recouvrait de brocart jaune. Le calife abbasside Al-Nassir a changé la couleur de la Kiswa en vert. Et plus tard en brocart noir, et cela est resté sa couleur jusqu’à nos jours.
Le Dr Fawaz Al-Dahas, directeur du Centre d’histoire de la Mecque, a déclaré à Arab News:
«La Kaaba était couverte une fois en blanc, une fois en rouge et une fois en noir. Et le choix de la couleur était basé sur les moyens financiers de chaque ère. »
Sur les raisons pour lesquelles les couleurs ont changé au fil des âges, Al-Dahas a déclaré que le blanc était la couleur la plus brillante, mais qu’elle n’était pas durable. Le tissu devenait souvent déchiré, sale et impur lorsque les pèlerins le touchaient. Il a donc été remplacé par du brocart noir et blanc et du shimla, qui étaient utilisés pour recouvrir les tentes arabes. Al-Dahas ajoute :
«Les différents moyens financiers contrôlaient le type de tissu utilisé pour les Kiswa de la Kaaba.»
Et de continuer :
«Le Kiswa était changée de temps en temps, chaque fois qu’un nouveau tissu était disponible. Cela a été le cas à l’époque du califat de Rashidun, des Omeyyades et des Abbassides.»
Le noir a finalement été choisi à la fin de l’ère abbasside parce qu’il était durable et pouvait résister aux pèlerins souhaitant toucher la Kaaba.
Par ailleurs, les livres d’histoire parlent du premier homme à couvrir la Kaaba à l’époque préislamique, Tubbaa Al-Humairi, le roi du Yémen. Ils mentionnent qu’il a couvert la Kaaba à l’époque préislamique après avoir visité La Mecque.
Les historiens confirment dans un récit que le prophète a été le premier de l’Islam à couvrir la Kaaba de qubati, un mince tissu blanc fabriqué en Égypte.
La Kiswa, déjà utilisée à l’époque préislamique
Les récits mentionnent que lors de la conquête de La Mecque, le prophète a conservé l’ancienne Kiswa utilisée à l’époque des polythéistes et ne l’a pas remplacée. Jusqu’à ce qu’une femme l’ait brûlée en essayant de la parfumer avec de l’encens.
Les rois et sultans musulmans ont alors continué à entreprendre de couvrir la Kaaba et d’en prendre soin. Ensuite, le fondateur saoudien, le roi Abdul Aziz, a donné des instructions pour la création d’une usine privée pour la fabrication du Kiswa. La première maison dédiée au tissage de la Kiswa dans le Hijaz depuis la couverture de la Kaaba à l’époque préislamique.
Le département de dessalement est la première des sections de cette usine. Il est responsable de la pureté de l’eau, qui se reflète sur la qualité et la texture de la soie, et du dessalement des eaux souterraines pour le lavage et la teinture de la soie.
Le processus de teinture commence après le retrait de la couche cireuse recouvrant les fils de soie. La soie est ensuite teinte en noir et vert à l’aide de spas et de produits chimiques spéciaux mélangés et pondérés dans des rations spécifiques pour assurer le degré requis de stabilité de la couleur.
