C’est ce qu’a affirmé, avant –hier, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, précisant que le cahier des charges relatif à cette opération est d’ores et déjà fin prêt. Il a expliqué dans ce sens que les modalités de retrait de ces cahiers étaient définies par la loi sur la monnaie et le crédit, ainsi que les mesures règlementaires énoncées par la Banque d’Algérie.
«t oute personne ou groupe d’individus désirant ouvrir une banque privée pourront prendre connaissance des modalités et conditions à remplir pour obtenir une autorisation», a-t-il indiqué lors de son intervention sur les ondes de la radio nationale.
Pour ce qui est de l’ouverture d’agences de ces banques à l’étranger, le premier argentier du pays a affirmé que son département avait évalué les besoins des opérateurs économiques en matière de financement. Il souhaite ainsi que ces opérateurs se lancent dans l’expérience avec des banques publiques, à travers la création de banques conjointes dans les pays africains et voisins. Par ailleurs, l’invité de la chaine «1» a souligné que l’ouverture d’une banque algérienne en Afrique est désormais un «impératif», permettant à l’Algérie d’accéder au marché africain, ajoutant que si les opérateurs privés se montrent réticents, l’Etat ouvrira, seul, ces banques notamment au Mali et au Niger.
Quant à l’éventualité d’ouvrir des agences bancaires en Europe, M. Benabderrahmane a estimé qu’elle reste tributaire des besoins exprimés par des investisseurs, précisant que l’Etat procèdera à l’examen de la rentabilité des banques dans des pays européens. Et d’expliquer à ce titre : «La rentabilité bancaire dans les pays du voisinage est beaucoup plus importante qu’en Europe», citant les conditions et la rude compétitivité pour l’accès aux marchés européens, où existent de grands ensembles face auxquels les investisseurs algériens auront du mal à concourir.
Concernant la finance islamique et son rôle dans l’absorption d’une bonne partie de l’économie parallèle, le ministre a estimé qu’il s’agissait d’une «revendication sociale avant d’être économique», d’autant que ce type de financement «répond aux exigences de la société algérienne». Or, l’option de la finance islamique visera à répondre, de l’avis des spécialistes, à un besoin purement économique, d’autant plus de cette activité permettra, estiment-ils, de booster la croissance économique, un des objectifs phares du plan de relance économique adopté récemment par le gouvernement Djerad.
M.Benabderrahmane a rebondi en exprimant le souhait de voir la finance islamique, mécanisme de financement et d’investissement, contribuer à drainer la liquidité circulant en dehors des banques. Aussi, le ministre a fait part d’un nouveau produit complémentaire à la finance islamique, mis en place au niveau des assurances, à savoir «Takaful», opérationnel à partir de la semaine prochaine au sein des entreprises publiques.
Quant à la monnaie nationale, le premier responsable du secteur a indiqué qu’elle serait valorisée à l’avenir, notamment avec «la relance de projets d’envergure» qui permettront à l’économie nationale de retrouver son activité, parallèlement à la fin des importations anarchiques. Sur le manque de liquidités signalé dans les bureaux de poste durant les trois derniers mois, M. Benabderrrahmane a rassuré qu’il sera réglé à partir de mois d’octobre prochain, compte tenu du regain attendu de l’activité économique.
En réponse à une question sur l’indemnisation des victimes de certaines catastrophes naturelles qu’ont connues récemment nombre de régions, le ministre a annoncé l’octroi d’indemnités aux agriculteurs impactés par les incendies à travers différentes wilayas. Il a rappelé, à ce sujet, les indemnisations décidées au profit des victimes du séisme qui a frappé la wilaya de Mila, ainsi qu’au profit des agriculteurs et investisseurs impactés du fait des fuites de pétrole à El Oued.
Au sujet des indemnités inhérentes à la Covid-19, le ministre a affirmé avoir «finalisé les procédures règlementaires et les aides seront versées aux catégories concernées, conformément à la loi qui autorise une indemnisation avec effet rétroactif de 3 mois, à savoir 90.000 da pour chaque personne concernée». Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait souligné l’urgence de finaliser toute la procédure relative aux indemnités, afin d’alléger la souffrance des bénéficiaires très affectés par la crise sanitaire qui sévit depuis six mois.
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