France : la mosquée de la Paix à Châtellerault recherche un imam français

11:04 - April 27, 2021
Code de l'info: 3476499
Téhéran(IQNA)-La mosquée est enfin terminée mais n’a pas de guide spirituel. Avec la fin des imams détachés pour 2024, le bureau cherche à recruter un imam français.

Un nouveau bureau élu en janvier 2020, une mosquée – enfin – terminée grâce à 30.000 € de dons des croyants, une présidence collégiale (10 responsables) avec des pôles (1), la mosquée de la Paix à Châtellerault poursuit son évolution malgré l’impact de l’épidémie de Covid.


« On a établi une fiche de poste et un mode de financement »
Se pose maintenant la question de l’imamat. Depuis la fin de contrat et le départ en octobre dernier de l’imam algérien, Salah Meradi (mis à disposition de la Grande mosquée de Paris qui finançait son salaire), après un détachement de quatre ans à Châtellerault, la mosquée de la rue Paul-Painlevé ne dispose plus de mentor spirituel pour guider la prière des fidèles et assurer les sermons.


Les responsables de l’association Mosquée Es Salem veulent recruter un nouvel imam. Mais plus un imam étranger. Avec la fin du système des imams détachés annoncée pour 2024, le bureau de la mosquée recherche un imam avec un profil défini. « Au lieu d’attendre 2024 avec tout le monde qui voudra rechercher un imam, on anticipe en se mettant sur le marché de suite. Nous voulons un imam français, qui parle français, qui connaît le contexte et qui a une fibre humaniste. C’est fondamental pour nous. On veut quelqu’un qui s’inscrit dans la durée et fasse vivre le quotidien des fidèles, de la naissance à la mort », explique Mohamed Abdelsadok, membre du bureau de la mosquée et chargé de la communication.


Il faudra prendre en charge le salaire de l’imam et les charges afférentes (soit un total de 1.500 à 3.500 € par mois). « Actuellement, nous n’avons pas les moyens de financer un imam. On a réfléchi à une fiche de poste et un mode de financement. De toute façon, l’argent qui rentre à la mosquée, ce sont des dons uniquement. Nous avons fait une réunion le 18 avril et informé les fidèles. On leur a proposé de faire fonctionner leurs réseaux pour trouver un financement pérenne. Il faut doubler le nombre de donateurs. L’idée, c’est qu’en septembre nous ayons des promesses de dons pour financer l’imam et le garder. »


« Un islam républicain »
Même si la formation d’imams « à la française » s’organise et se trouve au cœur des mesures avancées par l’Élysée pour combattre le séparatisme islamiste, les instituts de formation des imams ne sont pas légion en France. « Il n’y a pas assez d’imams formés sur le terrain. Il y en a 300 détachés en France qu’il faudra remplacer en 2024… »


En attendant l’arrivée messianique d’un imam, l’intérim est assuré à la mosquée de Châtellerault par « quatre personnes de la communauté qu’on a choisies et qui font des prêches à tour de rôle, bénévolement. »


La volonté de recrutement d’un imam français coïncide avec des valeurs : « On prône un islam humaniste, un islam français, un islam républicain avec le sentiment d’appartenance à la communauté nationale. On défend une mosquée ouverte à l’intérieur comme à l’extérieur. »

(1) Éducation religieuse et citoyenne, Travaux et sécurité, Communication, Événementielle, Solidarité, Culte…

lanouvellerepublique

captcha