La chute en série des villes en Afghanistan, a attiré l'attention du monde entier sur la situation sécuritaire fragile du pays, et annonce un retour de la sombre domination des talibans.
Mohammad Sanjar, gouverneur de la ville d'Andkhoi, a déclaré aux médias, que les talibans avaient pris le contrôle d'Andkhoi et de Khan Chaharbagh dans la province de Faryab, dans le nord de l'Afghanistan. Les villes sont tombées aux mains du groupe après de violents affrontements entre les forces de sécurité et les talibans.
La violence en Afghanistan, s'est intensifiée depuis que le président américain Joe Biden a annoncé le retrait des 2500 soldats américains d'ici le 11 septembre, mettant ainsi fin à la plus longue guerre américaine, dans la région.
Cette violence est aussi le résultat de l'échec des pourparlers de paix entre le gouvernement afghan et les talibans, et de la corruption qui règne au sein du gouvernement et de l'appareil militaire.
Le résultat d'années d'occupation de l'Irak par les États-Unis et leurs alliés, a été la création d’un gouvernement central faible qui n'a pas pu résoudre les problèmes de l'occupation et de la corruption, ni les problèmes économiques des Irakiens, situation qui a encouragé la présence des groupes terroristes de Daesh dans ce pays.
L'une des principales raisons de la situation instable actuelle en Irak, est l'indifférence des pays de la région et de ses voisins après la chute du régime dictatorial de Saddam Hussein. Les erreurs du président de l'époque, George W. Bush, sur la situation au Moyen Orient, ont créé des problèmes au Moyen-Orient et dans la société irakienne inimaginables pour les Irakiens, même sous Saddam Hussein et les lourdes sanctions internationales.
Il semble que ce scénario se répète dans le cas de l'Afghanistan, et au lieu de Daesh, ce sont les talibans qui occupent le pays. Ce groupe qui selon les responsables américains, n'était plus en mesure de défier le gouvernement afghan, avance maintenant de ville en ville. Environ 8,5 millions d'Afghans vivent actuellement dans des zones contrôlées par les talibans.
L'ancien président américain, qui a insisté à plusieurs reprises sur le retrait des troupes américaines d'Afghanistan, a formellement fait la paix avec les talibans lors de pourparlers. Un accord qui selon beaucoup, ignorait les réalités de l'Afghanistan et du gouvernement afghan, et appuyait la décision de Trump de retirer son soutien au gouvernement afghan.
Les négociations entre le gouvernement afghan et les talibans, ont été infructueuses, certains affirmant que les négociations avec le gouvernement afghan, étaient pour les talibans, une manœuvre pour reprendre leur souffle et obtenir des concessions du gouvernement afghan, comme la libération de centaines de prisonniers talibans des prisons afghanes qui se sont ralliés aux talibans à leur sortie de prison.
De nombreux Afghans, en particulier les jeunes générations, croient qu'un retrait précipité et irresponsable compromettra les réalisations de l'Afghanistan, au cours des deux dernières décennies, dans le domaine de la démocratie, des droits de l'homme, de la liberté de la presse, des droits des femmes et des libertés civiles, et augmentera la possibilité d’une autre guerre civile.
Bien que les responsables afghans de la sécurité aient assuré au peuple afghan que les Forces nationales de sécurité et de défense afghanes étaient déterminées à défendre les frontières du pays contre toute action hostile et provocatrice, la menace du terrorisme est bien plus complexe qu’une guerre conventionnelle.
Oublier les défis auxquels l'Afghanistan est confronté et minimiser un retour possible des talibans pourraient porter atteinte non seulement à l'Afghanistan, mais aussi à la paix et à la sécurité internationales.