L'islamophobie existe depuis le début de l'islam

10:55 - October 25, 2021
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Téhéran(IQNA)-La montée de l'islamophobie dans les pays occidentaux, a causé de nombreux problèmes aux musulmans, et les accusations et les insultes à la minorité musulmane de ces pays sont devenu monnaie courante chez les extrémistes et certains politiciens.

John Andrew Morrow, érudit musulman canadien converti à l'islam il y a 30 ans à l'âge de 16 ans, qui a étudié les sciences islamiques pendant plus de trois décennies, a déclaré : « L'histoire de l'islamophobie remonte à plus de 1 400 ans. Ce discours a peut-être changé au cours des derniers siècles mais signifie toujours l'opposition à l'islam et aux musulmans ».

John Andrew Morrow a terminé ses études postdoctorales d’arabe au Maroc, à Rabat, et a travaillé comme professeur d'université pendant 20 ans. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont 100 articles et 30 ouvrages scientifiques dans le domaine des religions et de l'islam. L'une de ses études les plus influentes est « l'Alliance du Prophète Muhammad (psl) avec les chrétiens » consacrée à la présentation des lettres, traités et alliances du Messager de Dieu (psl).

Dans une interview avec IQNA, il a évoqué l'islamophobie et ses racines en Occident et aux États-Unis, et a déclaré :

« La littérature espagnole ou française, a changé le nom et déformé les enseignements du prophète accusé de toutes sortes d'abominations, et ses partisans présentés comme des polythéistes. Sans cela, comment les élites religieuses, politiques et économiques auraient-elles pu persuader de nombreuses personnes, y compris des enfants, de mener les croisades pour massacrer les musulmans, ou comment les impérialistes au service de l'élite économique mondiale, ont-ils pu recruter plus d'un million de combattants pour des guerres en Irak ou en Afghanistan ?Les attributs négatifs utilisés peuvent changer, mais la guerre contre l'Islam n'a jamais cessé. Diviser pour mieux régner est la plus ancienne tactique politique. Au cours des siècles, les ennemis de l'Islam ont profité de toute faiblesse ou division parmi les musulmans. Finalement, ils ont réussi à renverser le puissant Empire ottoman. Les grandes puissances ont peut-être changé mais le jeu est le même. C'est de l'histoire, pas des théories du complot. Cela ne signifie pas que chaque extrémiste est un produit de l'Occident mais tout extrémiste apparemment islamiste, est utile et peut être utilisé comme fantassin. Cela sert les intérêts du 1% qui possède la quasi-totalité des richesses du monde, le club des milliardaires et des enfants du diable, soudainement concernés par la « justice sociale ». Comme l'Imam Ja'far Sadegh (AS) nous l'a enseigné, nous ne devons pas juger les gens sur leurs prières et leur jeûne, mais sur la façon dont ils traitent les autres. En fait, la violence, le racisme et la haine ont toujours des acheteurs. Il n'est pas difficile de provoquer une foule et de créer une émeute. Il est plus difficile de persuader une foule de construire un égout à la pelle dans un travail djihadiste, de remettre une partie de ses richesses aux pauvres par charité, ou de laver les cheveux d'un SDF par bienveillance. Pour certains, faire le mal est plus facile que faire le bien. Les musulmans agressifs, comme les juifs agressifs dans le passé, sont des gens disponibles pour le marketing de propagande. Donald J. Trump est passé maître dans l'art de provoquer le pire chez les gens. Ses slogans étaient simples : interdire aux musulmans d'entrer, construire un mur et faire haïr à nouveau l'Amérique. Joe Biden n'a fait qu'approfondir la fracture (sociale) mortelle aux États-Unis.

Il y a six ans, j'ai rencontré Jim, un fermier américain blanc, qui travaillait dans le secteur laitier. Il pensait qu'il était un bon voisin et quand nous avons emménagé, il est venu nous rendre visite. A son visage, j’ai compris qu'il se méfiait de notre religion ou de notre héritage. Jim s'est plaint du terrorisme islamique, et nous avons souri et secoué la tête en reconnaissant ses peurs et ses sentiments. Selon lui, chaque fois qu'un attentat terroriste avait lieu, les musulmans en étaient responsables. Sans mentionner ma source coranique, j'ai dit : « Quiconque tue une âme innocente est comme quelqu’un qui a tué toute l'humanité », il a dit : « c’est vrai et beaucoup de chrétiens aussi, donnent une mauvaise image du christianisme ».

Jim s'est plaint du comportement de certains voisins musulmans qui n'avaient jamais voulu payer le prix de ses moutons et de ses chèvres. J'ai expliqué que les gens sont des gens, quelle que soit leur religion, qu’il y a des bons et des mauvais.

Il pensait que c'était de la folie que les femmes yéménites portent des burqas et se couvrent le visage, et semblait étonné que ma femme ne l'ait pas fait. « D’où venez-vous ? » a dit Jim. « Je suis français et un peu irlandais ». Il était abasourdi. « Je pensais que tous les musulmans étaient arabes », a-t-il dit.

J'ai expliqué qu'en fait, les Arabes représentent moins de 15 % des musulmans, qu’il y avait des musulmans partout dans le monde, que les Indonésiens représentaient le plus grand groupe de musulmans et qu’il y avait aussi des millions de musulmans chinois.

Au fil des mois, les critiques et les questions se sont poursuivies et « je ne le savais pas » est devenu courant. Il a appris à distinguer entre culture et religion. Il a constaté que la plupart des musulmanes ne portaient pas la burqa et n'étaient pas différentes des femmes amish qui portaient des vêtements longs et se couvraient les cheveux. Il s'est rendu compte que tous les musulmans ne sont pas des menteurs. Il a reconnu que nous le payions toujours en totalité et parfois plus. Il nous a aidés et nous l'avons aidé. Lorsqu’il a divorcé, nous l'avons réconforté. Nous avons conseillé sa fille lorsqu'elle avait un problème. Il est devenu un ami. Alors que de nombreux musulmans, non musulmans et laïcs le connaissaient pour son islamophobie ou son racisme, nous avons préféré nous concentrer sur ses qualités plutôt que sur ses défauts. Jim avait bon cœur et était serviable et généreux. C'était un mari fidèle et un père aimant. Il croyait en Dieu et essayait d'être un bon chrétien. Nous avons toujours traité Jim avec gentillesse et respect, même lorsque certains de ses commentaires étaient choquants. Nous avons essayé de nous mettre à sa place et de voir les choses de son point de vue. Dans certains cas, ce qui était considéré comme de l'islamophobie ou du racisme, était dû à un manque de connaissances et d'informations. J'ai essayé de mettre de côté mes stéréotypes négatifs sur les « bons chrétiens blancs ». Jim a essayé de se débarrasser de ses stéréotypes négatifs sur l'islam et les musulmans.

Je me suis concentré sur ses qualités humaines et il s'est concentré sur nos qualités humaines. Jim est devenu si proche de notre famille qu’il a pleuré, lorsque nous avons déménagé dans une ville voisine. Bien que nous ne soyons plus voisins, ma famille et moi sommes fiers d'avoir cet « ancien islamophobe » comme ami ».

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