Le carré musulman du cimetière central de Mulhouse, dans le Haut-Rhin, a été découvert saccagé samedi 11 décembre, apprend-on par le Conseil français du culte musulman (CFCM), qui a fermement condamné la profanation.
Exprimant sa solidarité avec les familles, l'institution a appelé les pouvoirs publics « à mettre tout en œuvre pour retrouver les auteurs de cet acte abject ».
Des pots de fleurs et des ornements ont été brisés mais aucune inscription à caractère raciste n'a été découverte sur les tombes selon les premières constatations.
« Je condamne avec grande fermeté le vandalisme commis sur plusieurs tombes du cimetière central, au niveau du carré musulman », a signifié via Twitter Michèle Lutz, la maire de Mulhouse, qui s'est rendue sur place pour « témoigner (sa) solidarité au nom de l’ensemble des Mulhousiens face à ces exactions ». La mairie a annoncé qu'elle portera plainte.
« C’est un acte lâche et odieux, un outrage à la conscience collective. Je souhaite que toute la vérité puisse être faite. Vite », a affirmé son prédécesseur Jean Rottner, président de la Région Grand Est.
De fortes inquiétudes par temps de campagne présidentielle
Depuis l'Algérie, Abdallah Zekri, président de l'Observatoire national de lutte contre l'islamophobie, a aussi exprimé sa condamnation totale. « Ceci n'est pas étonnant vu les discours de haine que nous entendons du matin au soir et des déclarations haineuses de certains hommes politiques à l'égard de l'islam et des musulmans », a-t-il déclaré auprès de Saphirnews, s'inquiètant d'une recrudescence certaine des actes antimusulmans durant la campagne présidentielle.
« Nous sommes malheureusement arrivés à un stade où même les morts ne peuvent pas reposer en paix dans ce pays parce qu'ils sont musulmans », a-t-il estimé.
Du 1er janvier au 30 octobre 2021, il nous indique que 171 actes antimusulmans dont 85 atteintes aux lieux de culte ont été enregistrés, soit « une augmentation de 37 % par rapport à la même période ».