Les footballeuses « ont le droit » de porter le voile, selon Moreno

11:01 - February 12, 2022
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Téhéran(IQNA)-La ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, Élisabeth Moreno, a soutenu jeudi les « Hijabeuses », un collectif qui milite pour ce droit en compétition.

Vaste débat sur les terrains de football. Les femmes « ont le droit de porter le voile islamique pour jouer » sur un terrain de foot, a estimé jeudi 10 février la ministre déléguée à l'Égalité femmes-hommes, Élisabeth Moreno, interrogée sur les « Hijabeuses », un collectif qui milite pour ce droit en compétition.

« La loi dit que ces jeunes filles peuvent porter le voile et jouer au foot. Sur les terrains de foot aujourd'hui, il n'est pas interdit de porter le voile. Je veux qu'on respecte la loi », a déclaré la ministre sur LCI, alors que la Fédération française de Foot (FFF) interdit le port de signes religieux en compétition. « Si elles veulent jouer au foot en étant voilées, en quoi c'est impossible ? […] Très souvent, les filles ont l'impossibilité de sortir de chez elles pour faire des choses, la fameuse assignation à résidence », a-t-elle dit, soutenant « la possibilité pour les filles de faire du sport ».


Un collectif, les « Hijabeuses », a saisi le Conseil d'État en novembre 2021 pour obtenir l'abrogation de l'article 1 du règlement de la Fédération française de football (FFF), qui interdit « tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale ».

« Les femmes doivent pouvoir choisir de se vêtir comme elles le souhaitent »
Les sénateurs ont adopté le 19 janvier, contre l'avis du gouvernement, un amendement proposé par le groupe LR interdisant « le port de signes religieux ostensibles » lors « d'événements sportifs et compétitions sportives organisées par les fédérations sportives ». Un amendement abrogé par l'Assemblée où LREM est majoritaire.

Le tribunal administratif a suspendu mercredi un arrêté préfectoral qui avait interdit une manifestation le même jour des « Hijabeuses » près du Palais Bourbon. Plus généralement, Élisabeth Moreno a estimé sur LCI que « dans l'espace public, les femmes peuvent se vêtir comme elles le souhaitent » et qu'il « y a des femmes qui disent « je porte le voile par choix” ». « Ma bataille, c'est de protéger celles que l'on force à porter le voile », a-t-elle dit.

« S'il faut sanctionner les parents, pourquoi pas ? Mais seulement celles qui sont forcées de le faire », a-t-elle dit, interrogée sur la possibilité d'infliger des amendes dissuasives pour les parents de filles de moins de quinze ans qui portent le voile dans l'espace public. « Les femmes doivent pouvoir choisir de se vêtir comme elles le souhaitent », a encore estimé Élisabeth Moreno.

« La religion n'a pas sa place sur un terrain de sport »
Interrogée sur Cnews, la présidente déléguée du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé, a expliqué avoir voté contre l'abrogation de l'amendement « pour dire qu'il ne fallait aucun prosélytisme, ni politique ni religieux, dans le sport ». Elle a loué « des fédérations sportives courageuses » qui « ont pris une décision dans leur règlement intérieur en disant qu'elles ne voulaient aucun prosélytisme religieux ».

« Pour moi, la question n'est pas juste la question du hijab : sur un terrain de sport, la religion n'a rien à y faire, n'a pas sa place », a insisté la députée. « En aucune manière, le hijab est un facteur d'émancipation des femmes. Ceux qui veulent le faire croire sont des tartuffes », a-t-elle estimé en soulignant qu'en France, « pays laïque, universaliste et démocratique, aucune femme n'est empêchée de faire du sport, de jouer au foot ».

AFP

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