Les mosquées ottomanes en Afrique, trait distinctif entre l'époque islamique et la domination coloniale
Les Turcs sont entrés pour la première fois sur le continent africain avec les troupes abbassides. La caractéristique la plus importante des zones gouvernées par les Turcs, est la construction de mosquées. Lorsque les Seldjoukides sont entrés dans la région anatolienne, en 1073, ils ont établi la mosquée dans la ville actuelle de Kars, dans le nord-est de la Turquie, tandis que la célèbre mosquée Ben Tulun qui est un exemple d’architecture turque et islamique, a été construite après leur arrivée au Caire en 884.
La mosquée qu'Ahmad bin Toulun a construite après son entrée au Caire, existe toujours aujourd'hui. L'État mamelouk, fondé par les Turcs de Kuman qui ont gouverné l'Égypte après les Touluniens, a également construit de nombreux bâtiments historiques dominés par le style architectural turco-islamique.
Au XIV siècle après JC, le sultan mamelouk Hassan ibn Muhammad ibn Qalawun a construit l’ensemble « Sultan Hassan » au Caire, dont le style architectural est seldjoukide. Ozdemir Pacha a construit une mosquée avec un minaret à Ibrahim Soudan au XVIème siècle. Bien que des informations détaillées ne soient pas disponibles, elles nous donnent une idée de l'héritage ottoman sur le continent africain.
Les premiers symboles chrétiens en Afrique du Sud, étaient des croix érigées par des marins portugais le long de la côte. Avec l'établissement d'un centre commercial néerlandais au Cap de Bonne-Espérance en 1652, les activités de propagande ont commencé qui ont conduit à la propagation du christianisme.
Dans ces circonstances, les « blancs » ont colonisé et exploité les ressources de la population locale, et ont répandu les croyances chrétiennes, estimant que cela aiderait la transition du continent africain vers la civilisation et l'urbanisation.
Après l'occupation britannique du Cap entre 1795 et 1806, cette tradition chrétienne de l'empire est restée dans la région. Mais les premiers musulmans qui sont venus en Afrique du Sud, malgré ces activités de propagande, ont pu maintenir leur religion et leur croyance.
La République d'Afrique du Sud, située à la pointe sud du continent noir, possède des dizaines de monuments ottomans qui montrent la dépendance des populations locales vis-à-vis de l'Empire ottoman. Les Néerlandais ont amené les musulmans d'Indonésie et des îles de Java au Cap en tant qu'esclaves. Avec l'interdiction de la traite des esclaves en 1834, ces musulmans se sont familiarisés avec l'Empire ottoman lors de leur pèlerinage à La Mecque, et plus tard, en 1856, ont commencé à construire une mosquée à Port Elizabeth, et adressé une demande d’aides au calife ottoman, par l'intermédiaire du consul honoraire de Rubix, pour achever la construction de la mosquée. Le sultan Abdul Aziz a répondu et a achevé la construction d'une mosquée qui a ensuite été rebaptisée « Mosquée Aziz » qui existe toujours et représente la première organisation caritative ottomane dans l'extrême sud de l'Afrique.
En fait, cette étape a marqué le début d'une nouvelle étape en Afrique du sud, et le soutien ottoman à la construction de la mosquée, a contribué à éveiller le sentiment musulman. En 1863, Abu Bakr Effendi vint au Cap de Bonne-Espérance pour résoudre certains différends entre les groupes musulmans. Après la mort d'Abu Bakr Effendi, ses étudiants ont construit la mosquée Noor Hamidiyeh au Cap et la mosquée Osman à Perl.
Ces mosquées sont connues parmi les habitants, sous le nom de « mosquées ottomanes », en raison des cadeaux qui leur ont été envoyés par le sultan Abdul Aziz.
Selon Hekmat Feridun As, un journaliste turc qui a visité le Cap de Bonne-Espérance en 1961, ces cadeaux comprennent des tapis de prière pour décorer les murs des mosquées qui existent encore et préservent l'héritage islamique.
