Les écoliers inscrits au titre de l’enseignement originel sont au nombre de 40.000. Ce système d’enseignement, qui a permis à 73.000 étudiants d’apprendre par cœur le Saint Coran depuis 2012, fait l’objet d’une réforme dont les grands axes ont été dévoilés par le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, lors des travaux d’un congrès portant sur «les écoles religieuses traditionnelles au Maghreb et les contraintes de la transformation à l'ère de la mondialisation».
Le département des Habous et des affaires islamiques possède une vision claire de la réforme de l’enseignement originel ou traditionnel dispensé à travers les milliers d’écoles coraniques et les établissements scolaires. C’est ce qu’a affirmé le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, au milieu de cette semaine dans le cadre des travaux du congrès international consacré aux «Écoles religieuses traditionnelles au Maghreb et les contraintes de la transformation à l'ère de la mondialisation». Dispensé parallèlement à l’enseignement normal, l’enseignement originel accueille quelque 40.000 étudiants, 65% étudient au cycle primaire, 21% au cycle secondaire collégial et 13,17% au cycle secondaire qualifiant.
Ce secteur accueille, en plus des nationaux, quelque 682 étrangers, dont 89,88% sont des Subsahariens. À noter que 46,16% des écoliers de ce régime sont installés dans les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et Souss-Massa. Il est également à souligner que 46,48% des inscrits se trouvent dans les zones rurales (65,88% de l’ensemble des inscrits poursuivant leurs études sont installés dans des internats), avec 22,22% seulement de filles. Par ailleurs, cet ensemble d’écoliers de l’enseignement originel est encadré par quelque 4.201 enseignants avec une moyenne de 9 encadrants pour chaque 9 inscrits (les femmes représentent 14,16% du nombre des enseignants), en plus d’un staff administratif composé de 985 personnes. S’exprimant à ce sujet, le ministre Ahmed Toufiq a affirmé que «le Royaume a veillé au cours des vingt dernières années à réhabiliter l’enseignement originel sur de nombreux aspects.
Cela concerne notamment les volets relatifs à l’encadrement juridique, l’augmentation du nombre des institutions qui s’élève aujourd’hui à près de 14.000 écoles coraniques et 222 établissements scolaires entre le primaire, le collégial, le secondaire et le supérieur, et l’intégration de mécanismes modernes de gestion et de soutien matériel aux institutions pédagogiques», a-t-il déclaré lors de ce congrès initié par Dar El Hadith El Hassania en partenariat avec l’Institut des études épistémologiques-Europe (IESE). Le chef du département des Habous a également mis en avant quelques éléments de la réforme prônée par son département dans ce sens. En effet, il a parlé de «réhabilitation» de cet enseignement, un projet qui porte sur la consolidation des bases du système pédagogique, l’élaboration de documents d’orientation pour la réforme éducative, l’établissement d’un système de contrôle pédagogique, d’évaluation et des examens.
Le but est l’amélioration de la qualité des apprentissages et l’ouverture sur l’environnement immédiat, l’encouragement de l’excellence et de la recherche, l’intégration de l’éducation aux valeurs dans le système de l’enseignement originel et l’homologation nationale des diplômes de ce type d’enseignement, a expliqué M. Toufiq. Selon lui, cette réforme a permis d’entreprendre une restructuration du système d’enseignement qui concerne aujourd’hui près de 80% des institutions (près de 300 établissements avec environ 40.000 étudiants) ayant en commun des programmes marqués par l’introduction de matières scientifiques, en plus des sciences religieuses (science de la charia) et des unités et filières traditionnelles.
Parmi les avantages qu’offre ce système, le ministre a cité l’apprentissage du Coran, la maîtrise des sciences religieuses, l’étude des matières permettant de subir les examens de passage et l’obtention de l’équivalence des diplômes, avec ce que cela implique en termes d’opportunités d’emploi. «Ces avantages permettent, au fil du temps, aux étudiants de ces écoles d’être mieux intégrés, sachant que cet enseignement, dans son nouveau système, a favorisé l’intégration, depuis 2012, de 73.000 personnes ayant appris par cœur le Coran, et que le nombre des étudiants entièrement consacrés à l’apprentissage du Livre saint avoisine les 11.000», a-t-il relevé. Cependant, les perspectives d’action en matière de réhabilitation de l’enseignement originel consistent à modifier les textes juridiques pour être en phase avec l’expérience actuelle qui s’étale sur plus de 15 ans, souligne-t-il. Ce qui devra permettre de se doter d’un socle permettant de surmonter les difficultés et de remédier aux carences, d'élaborer un cadre juridique permettant au personnel de ce secteur de bénéficier de la couverture médicale, d'augmenter le volume des rémunérations, d'élargir les bourses et de couvrir les dépenses de fonctionnement, annonce-t-il.