France : décès d’une figure locale du culte musulman à Seine-et-Marne

12:00 - October 18, 2022
Code de l'info: 3482379
Téhéran(IQNA)-En ce début d'octobre, la nouvelle du décès de Hadj Boudjemaa Hammache, figure locale du culte musulman à Melun, mais aussi en Seine-et-Marne, a ému de nombreux habitants.

La communauté musulmane était en deuil ces derniers jours. Hadj Boudjemaa Hammache, ancien président de l’Union des associations musulmanes de Seine-et-Marne et de la mosquée de Melun est décédé. L’occasion d’évoquer la carrière de cet homme très considéré.

Un bâtisseur
L’un des traits qui ont le plus marqué ses proches, c’est avant tout son dévouement pour faire avancer le culte musulman et les projets . « Il a arpenté le département pour appuyer les projets. Il sacrifiait une partie de sa vie personnelle, même pendant sa retraite », rapporte Mourad Salah, président de la mosquée du Mée-sur-Seine et vice-président du Conseil départemental du culte musulman (CDCM) et à l’initiative de la construction de la mosquée de Melun. « Il était très patient et en même temps il était rigoureux », complète Abdelaziz Abderrahmane, président de l’association des musulmans de Moissy-Cramayel, et président du Conseil départemental du culte musulman (CDCM).  

Si Hadj Boudjemaa Hammache était un personnage si important, c’est parce qu’il a longtemps participé aux projets permettant de développer le culte dans le département. « J’ai eu l’honneur de travailler avec lui, notamment en créant l’Union des associations musulmanes de Seine-et-Marne (UAM 77) et il était également président d’honneur du CDCM », reprend Abdelaziz Abderrahmane, avant que Mourad Salah abonde : « Il était souvent en lien avec les services de l’État pour de nombreux sujets. »

Il a par ailleurs été considéré comme un véritable bâtisseur par les membres de la communauté : « On a beaucoup travaillé sur les constructions de mosquée, il fallait également penser aux liens avec l’ancienne génération et la nouvelle », relève Abdelaziz Abderrahmane. 

Hadj Boudjemaa Hammache a par ailleurs été récompensé en juillet dernier par la Grande Mosquée de Paris qui lui avait remis la médaille des Bâtisseurs des mosquées de France.

Un homme au service des autres
Mais au-delà de ce rôle de bâtisseur, Hadj Boudjemaa Hammache s’est aussi beaucoup investi auprès des membres de la communauté. « C’était avant tout un homme de cœur, de médiation et de paix. Il a toujours cherché à apaiser les tensions, jamais il n’a été emporté par les passions« , se souvient Mourad Salah. Un avis que corrobore Abdelaziz Abderrahmane, évoquant alors le fait que Hadj Boudjemaa Hammache « était toujours au service des autres« , du fait « d’une sincérité et une gentillesse ». 

Si parfois il a pu voir apparaître des tensions, il a toujours agi en conséquence : « C’est vraiment l’incarnation de la bienveillance. Il a toujours voulu rapprocher les fidèles et les administrés, au delà de la religion. Il a construit un amour du pays dans lequel il a vécu », termine Mourad Salah.

Kadir Mebarek, adjoint à la mairie de Melun, était surtout son beau-frère depuis près de 40 ans. « Il a été une source inépuisable de sagesse et d’équilibre pour tous. Il a été un deuxième père pour moi, surtout au décès de ce dernier en 2009″, évoque-t-il. Hadj Boudjemaa Hammache semble être une personne qui a aidé beaucoup de monde à en apprendre un peu plus sur son histoire : « Mon premier voyage en Algérie, mes premières découvertes de la France, de Paris (qu’il connaissait comme personne) je lui dois. C’est même lui, fils d’une mère tuée par l’armée française durant la guerre d’Algérie, et lui même emprisonné par l’armée, qui a convaincu puis accompagné mon père (et moi et ma famille) de revenir en 1985 en Algérie alors qu’il l’avait quitté au lendemain de l’indépendance fuyant les persécutions contre les harkis et ceux qui comme mon père avait servi en tant que supplétifs de l’Armée française », reprend son beau-frère.

Et au delà de toutes ces personnes qu’il a pu aider, il n’a jamais demandé quoi que ce soit : « Toutes ses bonnes actions, il les faisait avec modestie, discrétions et sans jamais chercher les honneurs », termine Kadir Mebarek.

actu.fr


 

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