Ils avaient démarré comme un collectif. Depuis juillet dernier, les opposants au projet de mosquée à Guyancourt (Yvelines) sont regroupés au sein de l’Association guyancourtoise des Garandes et de la Mare Jarry (A2GMJ). Cette structure rassemble une centaine de riverains de ces deux quartiers vivant à proximité du site retenu pour construire ce lieu de culte musulman, rue du Moulin-Renard.
Un projet démesuré pour les habitants
Pour ces habitants, la construction d’une mosquée de 2 000 m2 pouvant accueillir 1 500 fidèles est démesurée et créera des problèmes de circulation et de stationnement sur cette voie étroite et dans les rues environnantes. « Ce n’est pas adapté, assurent des membres de l’association. Il y aura en permanence des voitures. Cela va détruire la vie du quartier. »
Les riverains s’appuient sur leur expérience actuelle. Les locaux provisoires de l’Union des musulmans de Guyancourt (UMG), situés juste à côté de la parcelle retenue pour le projet, provoquent déjà des nuisances.
« Le vendredi, il y a deux fois 300 personnes pour la prière. Des gens se garent devant chez nous, c'est infernal ! 1 500 places, cela voudrait dire encore plus de personnes et encore plus de nuisances... », dit une habitante installée depuis près de 20 ans dans le quartier.
Les membres de l’association pointent également du doigt le choix de construire une partie de cet édifice religieux sur des terres agricoles, autrefois occupées par un terrain de rugby.
Les habitants reprochent enfin au maire d’avoir « été mis devant le fait accompli ». « Personne dans le quartier n’en avait entendu parler alors que le projet est à l’étude depuis plusieurs années », ajoutent-ils.
Une pétition de 700 signatures
Mobilisés depuis cet été, les membres de l’association multiplient les actions. En octobre dernier, une pétition papier a été lancée et a pour l’instant recueilli plus de 700 signatures contre le projet. Courant décembre, des membres du bureau ont rencontré le maire François Morton (DVG) pour lui faire part de leurs inquiétudes et lui demander « de trouver une autre solution » et un lieu plus adapté.
Parallèlement, l’association collecte des dons en vue de probables suites judiciaires. « Dès que le permis de construire sera déposé, on a une avocate qui l’étudiera et qui mettra tout en œuvre pour le contrer », préviennent ses représentants.
Aucun permis de construire n’a été déposé
La municipalité rappelle de son côté qu’« aucun permis de construire n’a été déposé. L’UMG continue de travailler avec son architecte ».
« Devant un tel projet, il n’est pas surprenant hélas que des oppositions s’expriment, regrette la Ville. Le phénomène du « d’accord, mais pas à côté de chez moi » est très courant et l’UMG sait qu’elle devra faire face à des recours. Elle s’y prépare. »
Malgré les oppositions, la ville assure, quant à elle, rester « déterminée à faire en sorte que les musulmans guyancourtois puissent avoir un lieu de culte adapté dans notre commune, comme l’ont les catholiques et bientôt les protestants évangéliques. Il s’agit de répondre à un vrai besoin. »
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