Les femmes en hijab qui ont marqué l'histoire du sport mondial
Selon le Comité international olympique, près de la moitié des participants aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020, soit 5 457, étaient des femmes. Selon une étude Pew de 2017, 380 de ces athlètes venaient de pays à majorité musulmane.
Certaines organisations sportives se font concurrence, la Fédération internationale de basketball (FIBA) a abrogé la loi interdisant le voile islamique en 2017, et l'instance dirigeante internationale du football (FIFA) a cessé d'interdire les couvre-chefs dans les matchs de football, il y a trois ans. Aux États-Unis, la Fédération nationale des associations de lycées d'État (NFHS) a récemment modifié ses règles pour permettre aux élèves de concourir en vêtements religieux, tant que ces vêtements ne présentent pas de danger pour les autres joueuses. Pour la « National Collegiate Athletic Association » (NCAA), les règles de couvre-chef varient selon le sport. Les règles du basketball féminin interdisent actuellement aux joueuses de porter l’hijab mais un porte-parole de la NCAA a déclaré à CNN Sports, que l'organisation envisageait une levée de l'interdiction.
Selon le Comité international olympique, tous les pays musulmans participants, à l'exception de l'Irak, ont envoyé des femmes aux Jeux d'été de 2016.
La Tunisienne Jaber, classée deuxième au monde par la « Women's Tennis Association » (WTA), a laissé un brillant palmarès en 2022. La joueuse de 28 ans a atteint la finale de Wimbledon et de « l'US Open » l'année dernière, et son premier tournoi WTA, qui réunit les huit meilleures joueuses du monde, en simple et en double. Née en Tunisie, Jaber a commencé à jouer au tennis à l'âge de trois ans, et en 2017, faisait partie des 100 meilleures joueuses de tennis. Le succès de Jaber a attiré plus de monde vers ce sport. Selon l'Association féminine de la Fédération tunisienne de tennis, l'intérêt pour le tennis a augmenté dans le pays. Lors de la conférence de presse de « l'Open des États-Unis 2022 », Jaber a déclaré : « J'espère que je peux envoyer un message puissant surtout aux femmes d'Asie occidentale et du monde arabe ».
Doa al-Ghabashi, 26 ans, fait partie des 500 meilleures joueuses de volleyball au monde, et s'entraîne pour aider l'équipe égyptienne de volleyball de plage à se qualifier pour les Jeux olympiques de 2024, avec sa nouvelle coéquipière Farida al-Asqlani. Elle a disputé ses premiers Jeux olympiques en 2016 à Rio de Janeiro, au Brésil. À la dernière minute, la Fédération internationale de volleyball (FIVB) lui a permis de participer à ces jeux avec son hijab.
Doa al-Ghabashi a déclaré à « CNN Sports » entre ses entraînements : « Je ne suis pas mannequin, je suis une athlète et les gens devraient se concentrer sur mon sport plutôt que sur mes vêtements ».
Aya Madani a été la première femme voilée égyptienne à participer aux Jeux de Londres en 2012 de pentathlon moderne, qui est une épreuve sportive constituée de cinq disciplines : l’escrime, la natation, l'équitation, le tir au pistolet et la course à pied. Cependant, le règlement sur les maillots de bain était un problème pour Madani et la raison pour laquelle elle a abandonné la compétition en 2013.
Madani a déclaré à « CNN Sports » : « C'était une décision très difficile. Je ne me sens pas bien à l'intérieur, mais c'était la meilleure solution ».
Comme de nombreuses nageuses, Madani portait un maillot complet aux Jeux d'Athènes en 2004 et à Pékin en 2008. La Fédération Internationale de Natation (FINA) craignant que ces combinaisons en polyuréthane, augmentent la vitesse, la flottabilité et l'endurance du nageur, a annoncé l'interdiction de ces maillots de bain dans les compétitions de 2010, et Madani a décidé de se retirer du domaine des compétitions. Elle a pris sa retraite en 2020, en raison de l'épidémie de Corona, et a été nommée membre du parlement égyptien, un an plus tard. Elle est aujourd'hui membre de la commission des athlètes du Comité International Olympique et enseigne l'escrime aux filles, dans un camp de réfugiés jordaniens, pour le compte de l'ONG « Peace and Sports ».
Ibtahaj Mohammad, 37 ans, a déclaré qu'elle avait également été victime de discrimination lors de son entraînement à Maple Wood, dans le New Jersey : « J’ai dû obtenir la permission du lycée pour concourir avec mon hijab. La « New Jersey State Interscholastic Athletic Association » (NJSIAA) a demandé aux athlètes qui souhaitaient changer d'uniforme pour des raisons religieuses, de remettre une lettre au directeur sportif de leur école. On nous demandait de présenter des lettres lors de tout événement sportif. J’avais le sentiment que la loi était appliquée de manière arbitraire. Tout le monde savait que je portais un hijab. Je ne savais jamais si je pourrais jouer ou non. J’espère que les femmes et les filles musulmanes se tourneront davantage vers les activités sportives ».
Ibtahaj, Madani, Jaber et Al-Qabashi espèrent avoir un impact significatif sur la prochaine génération d'athlètes féminines musulmanes, et être des exemples vivants d’une possibilité de changement.
Ibtahaj a déclaré : « Je veux que les filles qui me ressemblent sentent qu'elles ont leur place dans le sport. Nous voulons nous sentir à l'aise et en même temps, faire savoir aux autres joueuses qu'elles doivent être à l'aise avec nous, sur le terrain de sport ».
