La communauté maghrébine en Europe victime de xénophobie et de violence, une étude

9:33 - July 03, 2023
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RABAT(IQNA)-La communauté musulmane marocaine et maghrébine en Europe se retrouve, après chaque attentat terroriste, victime d’actes de xénophobie, de violence et d’islamophobie, d’où sa souffrance constante, affirme une récente étude du Centre Démocratique Arabe (DAC).

Baptisée « Effets du terrorisme sur la communauté marocaine et maghrébine musulmane en Europe: Création de différentes formes de violence », cette étude menée par les chercheurs Benaicha Benyouness, Sbai Abdelkader, Benrabia Khadija, met en évidence, comme son titre l’indique, les souffrances endurées par la diaspora musulmane après chaque attentat terroriste en Europe.

Ces attaques sont souvent perçues par les médias comme étant motivées par des idéologies religieuses, notamment liées à l’Islam (attaques jihadistes). Pour les chercheurs, cette perception met en péril la communauté musulmane marocaine et maghrébine, en particulier celle issue de la migration, qui doit constamment prouver son innocence et se justifier.

Ceux-ci expliquent qu’après chaque attentat terroriste survenu dans un des pays de l’Union européenne, la notion d’islamophobie refait surface, fournissant matière brute et un champ fertile pour les médias et les politiciens. Cette crainte de l’islam se manifeste ainsi au sein de la société par des actes de violence à l’encontre des musulmans présent sur le continent européen.

Ces actes, d’après l’étude, prennent différentes formes, à savoir verbales, gestuelles et physiques, et entraînent des conséquences néfastes tant sur les biens que sur les individus. Ils se multiplient systématiquement, après chaque attentat, provoquant ainsi des souffrances à la communauté musulmane dans ces pays.

« Toute la communauté devient coupable. Elle doit présenter chaque fois des excuses et des explications sur la culture, la religion, l’Islam, le JIHAD, le voile…« , précise la même source.

Dans cette optique, les chercheurs ont souligné, à titre d’exemple, que suite aux attentats de Paris, les actes du racisme et de la violence ont connu une accentuation remarquable, en particulier envers les individus portant des signes religieux tels que le voile et la barbe. Une femme portant un voile ou un homme arborant une barbe sont perçus comme une menace, une source de la terreur et un symbole du terrorisme.

Ces derniers ont été ciblés par des tentatives d’écrasement par véhicules, des insultes, des agressions physiques, des investigations et enquêtes policières violentes, des arrestations arbitraires avec recours à la force. « Même les sites de culte musulmans n’étaient pas en abri de ces attaques, tels que, clouer les têtes des porcs sur les portes des mosquées, causer des dégâts aux sites par les incendies« , indiquent les auteurs de l’étude, notant que ces violences, s’effectuent contre une communauté qui respecte dans sa majorité les principes et les normes des sociétés dans lesquelles elle vit.

hespress

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