Othman Taha, un calligraphe du Coran hors du commun

7:37 - July 06, 2023
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TEHERAN(IQNA)-« Lorsque j’écris les versets relatifs au Paradis, je me sens apaisé et voudrais que les versets ne se terminent jamais ; mais lorsque j’écris les versets concernant l’Enfer, son châtiment et tout ce qui s’y rapporte, ma main commence à trembler et je commence à transpirer fortement », c’est ainsi que se décrit le calligraphe Othman Taha pendant l’écriture des Paroles de Dieu Exalté soit-Il. 

Othman Taha, un calligraphe du Coran hors du communNé en 1934 à Alep en Syrie, Othman Taha est diplômé en Sciences islamiques à l’Université de Damas, il a également étudié la langue arabe et les arts. Fils d’un calligraphe talentueux qui utilisait le style Roq’a, il étudia avec les meilleurs calligraphes de Syrie, notamment Mohammed Al-Mawlawi, Mohammed Al-Khatib, Hussein Al-Turki et Ibrahim Al-Rifai.

Lorsqu’il déménagea à Damas pour étudier à l’université, il apprit de nouveaux styles calligraphiques, dont le Thuluth, le Naskh et le Farsi. Il a calligraphié son premier exemplaire de « Mus'haf » (copie manuscrite du Coran) en 1970. 

En 1988 il se rend en Arabie saoudite et est nommé calligraphe au Complexe du roi Fahd pour l'impression du Saint Coran à Médine. La même année il devient membre du jury international du Arabic Calligraphy Award qui se tient tous les trois ans à Istanbul. 

Othman Taha fut choisi pour écrire le Coran par les responsables Syriens du comité du saint Coran appartenant au ministère des affaires religieuses. Suite à son travail exceptionnel, le comité du Complexe du roi Fahd pour l’édition et l’impression du saint Coran fit appel à lui pour être son calligraphe officiel. 

Arrivé en Arabie Saoudite en 1988, il commença son métier de calligraphe au Complexe Roi Fahd pour l’impression du Saint Coran à Médine, en utilisant le style ottoman pour écrire le Coran. Depuis cette même année, il est membre du jury du concours international de la calligraphie arabe. 

Ecrire le Mus’haf (coran manuscrit) est un travail minutieux qui nécessite des connaissances en calligraphie, en langue arabe et en science du Coran. Ainsi il passe 3 ans dans l’écriture, quotidienne, d’un Mus’haf ; à ce jour, il a écrit plus de 12 copies du Coran, toutes lectures (riwayates) confondues.

 « Amoureux de la calligraphie arabe, ce travail ne me procure que du plaisir, dit-il, avant d’ajouter : « l’écriture du Coran est une grande responsabilité dont je sens le poids et la difficulté. Aucun mot du Coran n’a été écrit sans que je fasse les ablutions auparavant. » 

A un âge très avancé, le calligraphe Othman Taha continue d’écrire le Coran, et espère que Dieu lui permettra de continuer encore longtemps ce travail. 

Le génie d’Othman Taha
Ce qui rend le travail de Taha unique est le fait que chaque page du Coran qu’il écrit se termine à la fin d’un verset. Le secret, explique-t-il, est de simplifier les mots — ce qui est l’origine du style kufi dans lequel le Coran a été écrit depuis l’époque des compagnons du Prophète (psl)— et de garder les lettres proches les unes des autres.

Taha a passé des années à perfectionner sa technique de répartition uniforme des mots sur chaque ligne afin que l'espacement entre les lettres soit régulier sur chaque page de chaque livre, ce qui signifie éliminer les nombreuses combinaisons qui rendent cette uniformité difficile.

Lorsqu’il travaille sur sa calligraphie du Coran, il se sent transporté : « Quand je commence à écrire le Saint Coran, je me tourne vers la solitude afin de m’investir dans les versets et leur interprétation et j’oublie le monde qui m’entoure », dit-il. « J’aurais aimé que les versets sur Jannah (le paradis) ne se terminent jamais, et ma main tremble lorsque j’écris les versets sur Jahannam (l’enfer) ».

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