Le sommet de la folie politique dans les relations américano-israéliennes

12:49 - September 27, 2023
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WASHINGTON(IQNA)-En marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, Biden et Netanyahu ont tenté d’équilibrer d’importantes divergences politiques avec le désir de maintenir une relation bilatérale solide, bien que bon nombre de leurs partisans ont perdu confiance dans cette relation.

Biden continue de faire des concessions à Netanyahu sur diverses questions, tandis que Tel Aviv ne prête aucune attention aux exigences des États-Unis concernant l’abandon des réformes judiciaires et l’escalade des agressions militaires israéliennes et des colons contre les Palestiniens.

Netanyahu dirige une coalition israélienne d'extrême droite qui souhaite continuer à recevoir une aide militaire, des programmes de soutien financier, ainsi qu'une coopération militaire et un alignement stratégique avec la seule superpuissance militaire mondiale (les États-Unis), mais cette partie de la droite israélienne souhaite que ces cadeaux et dons soient totalement gratuits et refuse de les payer à Biden et à son parti démocrate.

Biden, de son côté, dirige un parti de plus en plus désillusionné à l’égard d’Israël et constate que les Palestiniens sont maltraités, avec le plein soutien des États-Unis.

Même si les deux responsables ont passé la majeure partie de la réunion à discuter, leurs déclarations publiques ont donné une certaine indication sur le ton de leur conversation. Netanyahu a déclaré : « Je tiens à souligner ici qu'une chose est certaine et qu'une chose ne changera jamais, c'est l'engagement d'Israël en faveur de la démocratie. Nous continuerons à protéger les valeurs que chérissent nos deux fières démocraties (les Etats-Unis et Israël) ! »

Cette déclaration contrastait fortement avec sa déclaration lorsqu'il a quitté la Palestine occupée, dans laquelle il a utilisé les pires épithètes possibles contre les manifestants qui l'attendaient aux États-Unis.

Les remarques de Netanyahu concernant les Palestiniens, ont pris une plus grande importance dans le contexte des efforts désespérés de l'administration Biden pour négocier un accord entre l'Arabie saoudite et Israël, afin de normaliser les relations entre les deux alliés des États-Unis.

Les Saoudiens, de leur côté, continuent de jouer à ce jeu parce qu’ils sont les seuls à ne pas avoir besoin de mettre en œuvre cette transaction (normalisation) rapidement.

Au cours du week-end dernier, les médias saoudiens ont rapporté que le royaume suspendait les négociations avec les États-Unis, sur la normalisation. Puis, mercredi, Fox News a diffusé une interview du prince héritier saoudien Mohammed ben Salman (MBS) dans laquelle il déclarait : « Nous nous rapprochons chaque jour, d'un accord de normalisation ».

Ces signaux contradictoires font partie de la stratégie saoudienne visant à parvenir à un accord de normalisation qui leur permettrait de faire progresser de manière significative, la cause palestinienne ainsi que d'autres concessions qu'ils souhaitent : un pacte de défense avec les États-Unis, la capacité d'enrichir l'uranium au niveau national, et la capacité d'acheter aux États-Unis, des armes plus avancées que ce qu'ils peuvent se permettre actuellement.

Biden et son équipe sont également convaincus qu’il s’agira d’une victoire significative en matière de politique étrangère, et d’un avantage considérable pour l’élection présidentielle de 2024, et comme je l’ai expliqué dans cet article, il s’agit d’une très mauvaise évaluation.

La lecture des deux premiers paragraphes de la déclaration de la Maison Blanche sur la réunion Biden-Netanyahu, a montré l’exclusion des Palestiniens de toutes les questions. Le premier paragraphe était rempli des mensonges habituels et des déclarations préjudiciables selon lesquelles les États-Unis continueraient à financer et soutenir inconditionnellement Israël, quel que soit le degré d’autoritarisme et même de criminalité d’Israël. Le président Biden a réitéré le lien indissoluble entre les deux pays et l'engagement sans faille des États-Unis envers la sécurité d'Israël. Il y avait également une liste ambitieuse de nouveaux investissements prévus.

​Netanyahu a déclaré : « Je tiens à souligner ici, qu'une chose est certaine et qu'une chose ne changera jamais, c'est l'engagement d'Israël en faveur de la démocratie. Nous continuerons à protéger les valeurs que chérissent nos deux fières démocraties (Amérique et Israël) ! »

Dans le deuxième paragraphe, la Maison Blanche aborde la question de la Cisjordanie de sa manière habituelle, en ignorant le fait que c’est Israël qui a considérablement intensifié la violence. Biden appelle toutes les parties à respecter les engagements pris lors des réunions tenues plus tôt cette année, à Aqaba, en Jordanie, et à Charm el-Cheikh, en Égypte, et à s’abstenir de toute nouvelle action unilatérale.

Biden a déclaré lors de la réunion qu'il espère que lui et Netanyahu se rencontreront à Washington, avant la fin de l'année. Ces soutiens (de Biden) sont-ils dus à des préoccupations de politique intérieure ? Cela semble être la seule réponse, car il vend les intérêts de son pays pour quelque chose qui ne sert pas sa cause électorale. La folie politique dans les relations entre l’Amérique et Israël a atteint un sommet sans précédent ».

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