La résistance demeure : réflexion d’Issa Qassem sur l’héritage de Sayed Ḥassan Nasrallah

9:14 - November 13, 2025
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IQNA-Le martyre de l'ancien chef du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, ne signifie pas une perturbation de la direction du mouvement ni un affaiblissement du front de la résistance, a déclaré le plus haut dignitaire chiite de Bahreïn.

Voici la deuxième et dernière partie de l’entretien accordé par Issa Qassem à la revue libanaise Iqtidār, publié à l’occasion du premier anniversaire de la mort du « martyr » Sayed Ḥassan Nasrallah.

Dans cette suite, Qassem examine la portée pédagogique, spirituelle et stratégique de l’œuvre du dirigeant disparu, évalue les conséquences concrètes de sa disparition sur le mouvement de résistance et propose des moyens précis pour transmettre son héritage moral et religieux aux nouvelles générations.

Issa Qassem considère l’expérience de Sayed Nasrallah comme un projet global visant à ranimer un islam authentique. Ce qui était vécu par le chef ne doit pas rester un fait isolé : parce qu’il est fondé sur des principes clairs et vérifiables, son parcours peut être adapté en méthode collective. Qassem affirme que, rationnellement et pratiquement, rien n’empêche cette transmission si la communauté s’engage sérieusement, mobilise les moyens nécessaires et fait preuve d’une volonté résolue.

Interrogé sur l’impact de la disparition du leader, Qassem admet l’existence d’un vide affectif et symbolique, ressenti par le grand public, source d’inquiétude pour les proches et espéré par l’ennemi, mais refuse de confondre ce vide avec une paralysie du mouvement. Selon lui, l’absence d’une figure charismatique ne provoque pas automatiquement l’effondrement des institutions ni l’abandon des objectifs ; la structure idéologique, la foi collective et la persistance des cadres assurent la continuité.

Qassem dresse un tableau confiant de l’oumma : une communauté qui garde sa capacité de résistance face aux contraintes, un éveil collectif profond, une foi ancrée et des militants fermes dans leurs principes. Il insiste sur la robustesse de la cohésion, une « unité d’acier », et la maturité intellectuelle et expérimentale des acteurs. Ces ressources humaines et spirituelles constituent, à ses yeux, la garantie première que l’engagement perdurera.

Un point central de son discours est la confiance dans les savants et l’autorité de la référence religieuse. Qassem rappelle que la parole des jurisconsultes et des cadres religieux jouit d’une large assise sociale, en particulier parmi la jeunesse. Cette autorité, fondée sur la tradition, confère au mouvement orientation et sécurité morale, et elle sert de boussole éthique lors des crises.

Pour que la dimension spirituelle, éthique et éducative de Nasrallah s’enracine, Qassem préconise des actions concrètes : organiser des séminaires, créer des centres d’études et des instituts qui étudient sa pensée, publier des recueils de ses leçons théoriques et pratiques, et développer des programmes pédagogiques destinés aux jeunes. Ces initiatives doivent combiner formation intellectuelle et éducation morale pour façonner des générations capables de conjuguer foi et action politique.

Selon Qassem, Sayed Nasrallah doit rester dans la mémoire collective comme un symbole d’intégrité islamique : foi, courage, pédagogie et sacrifice. Il appelle la communauté à préserver cette image exemplaire, non pour idolâtrer un homme, mais pour offrir aux jeunes un idéal moral et spirituel qui inspire le dévouement et la responsabilité.

Qassem qualifie l’assassinat de coup profond et destructeur, visant à affaiblir la résistance et à briser les élans populaires. Il reconnaît les dommages, opportunités perdues, perturbations stratégiquesn mais il affirme que la voie de la résistance reste ouverte : leaders et combattants continueront à œuvrer, la détermination restera intacte, et la communauté soutiendra la lutte avec persévérance.

Enfin, Issa Qassem médite sur la portée tragique du martyre des grands dirigeants : si la perte des combattants est douloureuse, celle des commandants est souvent encore plus éprouvante pour la nation. Pourtant, il présente ce sacrifice comme une épreuve nécessaire, un coût accepté pour préserver l’unité, la dignité et la perspective de victoire. Le martyre, dans cette lecture, devient un acte qui exhorte la communauté à se rassembler et à redoubler d’efforts.

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