Comment faire entendre la voix de Gaza au monde dans la cyber-guerre ?

8:46 - October 26, 2023
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GAZA(IQNA)-Les médias sociaux, notamment Facebook, Twitter et Instagram, sont devenus un cyber-champ de bataille entre les partisans de Gaza et les militants sionistes. Cependant, dans cette bataille virtuelle, les deux camps ne disposent pas des mêmes moyens et des mêmes ressources.

Comment faire entendre la voix de Gaza au monde dans la cyber-guerre ?Malgré tout cela, beaucoup d’efforts ont été déployés pour faire entendre la voix des Palestiniens et dénoncer l’oppression de Gaza dans les médias sociaux.

Les habitants de Gaza sont d’un côté et les sionistes et ceux qui approuvent Israël et considèrent sa guerre comme une réponse justifiée, sont de l’autre.

Warde Bou Daher, psychologue, activiste social et influenceuse des médias sociaux, affirme que son compte Instagram a été temporairement banni. Avec près de 40 000 abonnés, Warde partage des contenus principalement axés sur la sensibilisation à la santé mentale. Cependant, un examen de son site montre que ses articles sur l’histoire palestinienne et l’occupation israélienne, et ses statistiques sur le conflit actuel, ont beaucoup moins de vues que ses autres contenus.

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Un avis sur le compte de l'influenceuse, indiquait que son compte avait été restreint pour violation des méta-directives, ce qui a finalement abouti à une interdiction de visionner les contenus qu'elle a publiés.

غلبه بر محدودیت‌های رسانه‌های اجتماعی برای شنیدن صدای فلسطینی‌ها

Un nombre important d’utilisateurs des plateformes Meta (Facebook et Instagram) se plaignent de la censure. Les tactiques de contrôle ou de censure utilisées par les entreprises technologiques et les plateformes de médias sociaux telles que Meta et X (anciennement Twitter), ont pour but de limiter l'accès à certaines informations et publications.

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Samar Al Halal, responsable de la technologie chez SMEX (Social Media Exchange), a expliqué que Meta s'appuie sur une liste de noms, de comptes et de mots inappropriés aux politiques et directives de l'entreprise, que Meta a refusé de divulguer. Ces directives incluent la réduction du contenu et l’interdiction de certains hashtags.

Des organisations telles que SMEX, une organisation à but non lucratif dédiée à la promotion et à la défense des droits humains numériques dans la région de l'Asie occidentale et de l'Afrique du Nord, surveillent activement ces violations et dialoguent avec Meta et X concernant les écarts.

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Faisant référence au non-alignement de leurs politiques et programmes internes (des entreprises technologiques) avec le discours palestinien, Halal a déclaré que Meta et X n'ont absolument pas réagi à ces violations et semblent bénéficier de la suppression de ce type de contenu.

Après les conflits à Gaza et l’opération Tempête d’Al-Aqsa, les comptes partageant du contenu sur la situation en Palestine, ont été temporairement bloqués. La justification avancée est que les publications violaient les politiques de contenu de l'entreprise, alors qu'aucune restriction similaire ne s'applique aux publications faisant la promotion des informations occidentales ou israéliennes.

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Avant et après la Tempête Al-Aqsa

L'interdiction et le blocage ne sont pas des pratiques nouvelles de Meta face aux opposants à la politique israélienne et à ses crimes contre les Palestiniens.

En 2018, Facebook avait bloqué de nombreux comptes condamnant la                              « Déclaration de Jérusalem », l’ordre de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.

غلبه بر محدودیت‌های رسانه‌های اجتماعی برای شنیدن صدای فلسطینی‌ها

À cet égard, le ministère israélien de la Justice a révélé qu'en 2017, la direction de Facebook avait répondu à environ 85 % des demandes israéliennes visant à supprimer et à interdire les contenus palestiniens sur les réseaux sociaux.

Lors des manifestations contre l’exode forcé et le déplacement des habitants du quartier de Sheikh Jarrah en 2021, Human Rights Watch a dénoncé le retrait et la suppression injustifiée de contenus publiés par les Palestiniens et leurs partisans.

Surmonter les médias sociaux pour faire entendre la voix des Palestiniens

En réponse à la réaction mondiale sur les réseaux sociaux, le compte de Muna Al Kurd, journaliste basé à Jérusalem et habitant du quartier de Sheikh Jarrah qui a documenté les expulsions forcées, a été désactivé. À l'époque, la page Facebook de Sada Social rapportait qu’ils avaient pu récupérer des comptes Twitter fermés au cours des dernières 24 heures. Ces efforts faisaient partie de la collaboration continue du Centre avec diverses plateformes de médias sociaux, pour protéger les droits numériques des Palestiniens.

Après l'opération Al-Aqsa, la Commission européenne a demandé à Meta et X de supprimer les contenus illégaux soutenant le Hamas, sous peine de sanctions. Le non-respect de ces règles entraînera des amendes imposées par l'Union européenne, pouvant aller jusqu'à 6 % du chiffre d'affaires total de ces entreprises.

Thierry Breton, commissaire de l'Union européenne, a fait une déclaration mardi 11 octobre, indiquant qu'il a des raisons de croire que X, anciennement connu sous le nom de Twitter, est responsable de la publication de contenus illégaux et de la diffusion de désinformations dans l'UE. Dans un message direct adressé à Elon Musk, le propriétaire de X, il a déclaré : « Je vous demande de toute urgence, de garantir l'efficacité de vos systèmes et de présenter les mesures nécessaires que vous avez prises ». Burton a refusé de fournir des détails précis sur la désinformation à laquelle il faisait référence. En réponse au message de Burton, Musk a déclaré : « La politique de notre entreprise est la transparence et l'information « open source ». Veuillez énumérer les violations auxquelles vous faites référence afin que les gens puissent les voir et les évaluer ».

Comment échapper à l’interdiction et informer le monde sur l’oppression de Gaza

Pour surmonter ces politiques, strictes et injustes, les experts SMEX suggèrent plusieurs tactiques pour échapper aux algorithmes de ces plateformes et assurer une plus large portée des publications. Ces tactiques consistent à  mentionner des visages et des pages bien connus dans les publications, tels que Meta, Instagram, Mark Zuckerberg et autres, soit dans la story, soit via des hashtags sur Facebook et X, utiliser des balises et des clips audio sur les images pour distraire les algorithmes des médias sociaux, intégrez des photos personnelles, des selfies, des photos d'animaux de compagnie et des vues panoramiques entre les histoires et les publications Facebook, mettre certains mots en majuscules et utiliser des symboles tels que le signe de pourcentage, le point d'interrogation et le point d'exclamation dans des mots qui peuvent être signalés et interdits par les algorithmes. Par exemple, écrire Isr@el ou .Isra?l

De nombreux activistes des réseaux sociaux ont eu recours à des moyens simples et ingénieux, pour contourner les algorithmes et poursuivre leur soutien à la Palestine.

Dans le même esprit, le programmeur égyptien Mohammad Darwish a créé un site Web qui intègre des lettres et des symboles anglais dans les mots mêmes que les utilisateurs ont l'intention d'envoyer, trompant ainsi les algorithmes.

Nous avons parlé à des personnes qui ont utilisé ces techniques, comme Danny du Liban, qui a déclaré que ses amis au Canada, ne pouvaient pas voir ses messages.

Cependant, il a réussi à contourner les algorithmes en partageant des photos personnelles et a été témoin des réactions de ses abonnés.

Brisons le silence dans l’espoir que le monde entende et témoigne enfin des souffrances du peuple palestinien ».

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