Interdiction de l’hijab aux Jeux olympiques de Paris, une violation flagrante des droits de l'homme + vidéo

15:13 - July 27, 2024
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IQNA-Les organisations de défense des droits de l’homme et des militants européens ont qualifié l'interdiction de l’hijab aux athlètes françaises, aux Jeux olympiques de Paris, de violation flagrante des prétentions de la France en matière d'égalité des sexes, et des droits humains.

Amnesty International a critiqué les autorités françaises dans un nouveau rapport, pour avoir interdit le port du foulard dans un certain nombre de sports, dont le football, le volley-ball et le basket-ball.

En septembre dernier, la ministre française des Sports, Amélie O'Dea Castres, a déclaré que l'interdiction de l’hijab pour les athlètes françaises, concernait également les Jeux olympiques, alors que le Comité International Olympique n'a proposé aucune loi explicite sur le port de l’hijab.

Le magazine américain « Time » a déclaré que la France n'avait pas renoncé à l’interdiction de l’Hijab pour les athlètes françaises, aux Jeux olympiques d'été, qui ont débuté vendredi 26 juillet 2024, à Paris.

Dans un reportage, son reporter, Armani Said, a déclaré : « Du point de vue des organisations de défense des droits de l'homme, cette décision est une violation de la promesse de la France de garantir l'égalité femmes-hommes aux JO de Paris 2024, et une violation des conventions internationales sur les droits de l'homme.

Anna Bellos, chercheuse sur les droits des femmes à Amnesty International en Europe, a déclaré : « Cette décision envoie un message clair aux femmes musulmanes que lorsque les autorités françaises parlent d'égalité entre hommes et femmes, elles ne les considèrent pas comme des femmes. Il est important que les principaux groupes de défense des droits humains, comme notre organisation, parlent ouvertement de cette question et manifestent publiquement leur solidarité avec les mouvements de défense des droits des femmes musulmanes, dont les communautés ont été diabolisées et humiliées pendant des années. L'interdiction imposée aux athlètes françaises voilés, qui les empêche de participer aux Jeux Olympiques, viole les lois internationales relatives aux droits de l'homme et dénonce l'hypocrisie des autorités françaises et la faiblesse du Comité international des Jeux olympiques. Cette interdiction fait partie des nombreuses politiques laïques, appliquées en France, qui discriminent les filles et les femmes musulmanes ».  

Dans une déclaration envoyée au magazine Time, le Comité International Olympique a déclaré : « Bien que nos propres règles reconnaissent aux femmes le droit de porter l’hijab, les athlètes qui concourent pour les équipes nationales de France, sont considérées comme « des fonctionnaires » qui doivent se conformer à ces règles nationales ». 

Cela signifie que selon la loi française, elles doivent respecter le principe de laïcité et de neutralité, qui interdit l'utilisation de symboles religieux visibles, y compris l’hijab et le couvre-chef, lors de l'exercice de fonctions officielles et non officielles. 

Le magazine Time rapporte également, que les réglementations contre les symboles religieux, ne se limitent pas aux Jeux olympiques, mais sont appliquées dans le sport français, tant au niveau amateur que professionnel. 

L'une des interdictions imposées par la Fédération française de basket-ball, à l'article 9.3, entrée en vigueur en décembre 2022, interdit l'utilisation de tout ce qui a une signification religieuse ou politique.

Parmi ceux et celles qui se battent pour changer les règles, Helen, une basketteuse de 22 ans qui pratique ce sport depuis l'âge de cinq ans. Après une pause de 4 ans dans le basket-ball, pour étudier le Droit international à l'université, à son retour sur le terrain en 2022, a constaté que la Fédération française de basket-ball interdisait le port de couvre-chef, et a créé le groupe « Basketball for All ».

Diaba Kenate (24 ans), citée par la presse sportive française, comme « un jeune talent du basket », lorsqu'elle a atteint la finale des championnats d'Europe des moins de 18 ans et des jeunes, a déclaré : « J’étais au sommet de ma carrière sportive mais je ne participerais pas aux JO de Paris 2024. Je portais l’hijab depuis deux ans, et je me suis sentie « humiliée » lorsqu'on m’a dit que je ne pourrai pas participer aux championnats de France, à moins de l’enlever ». 

Kenate a rejoint « Basketball for All » en octobre 2023. Dans une lettre au Comité international olympique exhortant le comité à faire pression sur la France pour qu'elle lève cette interdiction discriminatoire, elle a déclaré : « Notre message est que nous voulons simplement faire de l'exercice. Une femme musulmane qui porte l’hijab a les mêmes droits que tout autre citoyen ».

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Luc DAVIN
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Cette violation est en vigueur depuis plus de trente ans. Elle fut à maintes reprises dénoncées par diverses instances européennes, elle fut tout réécemment dénoncée par Amnesty International, des dénonciations vis-à-vis desquelles les autorités Françaises ne donnent aucune suite et font la sourde oreille, donnant l'impression de s'être installées dans un sentiment d'impunité aussi malsain qu'injuste et malveillant. Je suis profondément triste et en colère ...
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