La place de la minorité musulmane en Espagne
De la minorité musulmane totale, 27 % vivent en Catalogne (660 392), suivie par l'Andalousie (395 913), Madrid (32 019), la Communauté de Valence (256 819) et Murcie (140 924), et les provinces avec la plus faible population musulmane sont la Cantabrie (6580) et Asturies (9771).
Plus de 1 100 000 personnes, soit 45 % de la population musulmane, ont la nationalité espagnole en raison de l'acquisition de la citoyenneté par de nombreux immigrants (570 000), de la naissance d'enfants ayant la nationalité espagnole (560 000) ou de convertis espagnols (30 000). Le reste des étrangers sont principalement originaires du Maroc (87 9943), du Pakistan (100 496), du Sénégal (83 260) et d'autres pays.
Le nombre des autres nationalités, élevé dans d'autres parties de l'Europe, comme les Turcs, les Algériens et les Tunisiens, est beaucoup plus faible en Espagne que dans les autres pays européens, en raison des salaires plus bas, des prestations sociales plus faibles et de la difficulté d'accéder à l'emploi ou au logement.
Le représentant officiel du gouvernement espagnol est la Commission islamique d'Espagne (CIE), qui comprend deux organes : La Commission permanente et le Conseil d'administration. Le Conseil d'Administration est élu par le Président de la CIE, lui-même élu par la Commission Permanente.
La Commission permanente est composée des fédérations qui disposent d'un nombre suffisant de communautés musulmanes pour participer audit organisme.
La plus grande fédération est l'Union des communautés islamiques d'Espagne (UCIDE) dont le président appartient à ce groupe, suivie par la Fédération des institutions islamiques d'Espagne (FEERI) et la Fédération des musulmans espagnols (FEME).
L'UCIDE est dirigée par des Syriens arrivés en Espagne dans les années 1970 et 1980, qui avaient des problèmes dans une affaire de financement du terrorisme en Syrie. Adlibi, le chef de l'UCIDE, avait été sanctionné.
La FEERI présidée par le Marocain Mounir Benjloun, est majoritairement dirigée par des membres du mouvement d'opposition marocain « Justice et Charité ».
FEME est composée de convertis pakistanais, marocains et espagnols. Le chef de la FEME, Mirza Mohammad Kalim, est un Pakistanais (de nationalité espagnole) et moi – Yusuf Fernadesh – je suis son secrétaire.
Il existe d'autres fédérations régionales, dont certaines font partie de la Commission permanente de la Commission islamique d'Espagne (CIE) dont le but n'est pas de diriger l'Islam en Espagne, mais de gérer l'accord de coopération de 1992, signé avec le gouvernement et qui a force de loi.
Ce contrat comprend des aspects tels que l'éducation islamique dans les centres éducatifs publics, les imams des mosquées, les cimetières, l'assistance religieuse dans les hôpitaux, les pénitenciers et les centres militaires.
Des progrès ont été réalisés dans l’élaboration de cet accord. Le recrutement des enseignants islamiques est passé de 144 personnes au cours de l'année universitaire 2022-2023, à 243 personnes au cours de l'année universitaire 2023-2024.
Madrid a un problème de manque de cimetières islamiques. Il n'existe qu'un seul cimetière, celui de Griñón, qui est actuellement plein. La municipalité de Madrid a approuvé le don d'un terrain pour 2 000 tombes dans le cimetière de Carabanchel, à l'initiative du PSOE, mais cette mesure n'a pas encore été mise en œuvre.
D'un point de vue politique, la grande majorité des musulmans votent pour le PSOE ou la Coalition de gauche « Sumar », qui a une attitude plus favorable envers les musulmans et leurs droits, et sont plus proches d’eux, sur la question palestinienne.
Le PP a une vision plus distanciée, mais le pire pour les musulmans est une alliance avec Vox, un parti d'extrême droite islamophobe pro sioniste, dans les municipalités et les gouvernorats.
