L’Hodjat ul-islam wal-Muslimin Mohammad Hadi Mufateh, responsable du Centre islamique de Hambourg, lors d’une réunion tenue à l'Institut Imam Ali (AS) de Qom, sur le role de l’Allemagne dans la fermeture du Centre islamique de Hambourg, et l'élaboration d'un nouveau modèle d'activités islamiques internationales, a déclaré : « Lorsque ma nomination a été évoquée, j'ai dit que je n’étais pas un prédicateur ni un constructeur professionnel de mosquées, mais le Guide suprême voulait que le Centre islamique de Hambourg soit être géré de manière scientifique et académique, et que nous développions des liens scientifiques et de recherche avec les milieux scientifiques de ce pays.
Le but était d'être un médiateur entre les orientalistes et les islamologues, et l'Iran et les milieux scientifiques iraniens. Mais les universités allemandes ont souvent eu peur d’avoir des relations scientifiques avec nous, à cause de la mauvaise image de l’Iran que donnent les médias qui accusaient le centre d’avoir des activités politiques conformes à la politique de la République islamique, alors que le centre a été fondé par l'Ayatollah Borujerdi, avant la révolution.
J'ai déclaré à plusieurs reprises, que le gouvernement de la République islamique n'a jamais donné d'aide financière au Centre islamique et que ce centre en fait, fonctionne sous la supervision des autorités religieuses. Nous avons ensuite décidé d’organiser une première conférence internationale sur le Coran, avec pour thème principal « Jésus est un autre prophète », sur lequel l'Université de Paderborn avait travaillé.
Cette période a coïncidé avec l'épidémie de Corona, nous avons donc eu une correspondance avec des professeurs en Iran pour envoyer des articles, et bien sûr l'Université de Born a envoyé des invitations à des professeurs iraniens. L'Iran et l'ambassade d'Allemagne n'ont pas coopéré, donc un seul des professeurs a reçu un visa et la coopération de l'université avec nous, a diminué. Cette réunion a finalement eu lieu, sans aucune publicité, et il a été décidé que le thème de la 2ème conférence coranique serait le Musahaf de Machhad, en coopération avec les universités allemandes et américaines, quand la fermeture du centre a été annoncée.
L'Allemagne n'a pas toléré la présence de personnes dans les prières, et a déclaré qu'une partie de nos activités comprenait la tenue de cérémonies à l'occasion des fêtes et des décès, de l'Aïd al-Adha et de l’aïd al Fitr, dans la mosquée. Parfois même, ils demandaient aux musulmans les raisons pour lesquelles ils allaient à la mosquée, mais des musulmans iraniens, afghans, turcs et allemands étaient néanmoins toujours présents dans ces programmes.
Nous avons organisé des programmes d’enseignement de l'histoire de l'Islam et des conférences hebdomadaires pour les jeunes. Nous avons eu, pendant un certain temps, un programme séparé pour les Pakistanais, et un programme hebdomadaire pour les Arabes, et le programme était à la fois religieux et académique.
En octobre 2022, lors des événements en Iran, l'une des professeures allemandes, qui était également avocate, m'a dit que l'Union européenne avait décidé que l'Iran devait être culturellement sanctionné et que les centres culturels et islamiques liés à l'Iran, devaient être fermés en Allemagne, notamment le Centre islamique de Hambourg.
Ils ont porté huit accusations contre nous, dont la plus importante était que nous étions liés au Hezbollah qui est un groupe terroriste à leurs yeux, une autre accusation était que la marche de la Journée Qods était organisée par le Centre islamique qui entendait exporter l'idée de la révolution islamique et était affilié à la République islamique d'Iran. Ils sont même allés une fois au centre et chez moi pour trouver des documents liés au Hezbollah,
Nous avons porté plainte auprès du tribunal contre le ministère allemand des renseignements, qui avait porté ces accusations contre nous, et bien sûr, devait fournir des preuves. Le jugement a été reporté à plusieurs reprises, à leur demande, et après six mois, nous n'avons plus accepté le report du procès. Nous avons exigé des preuves et finalement nous avons été acquittés.
Cette fois, le ministère de l'Intérieur a fermé le centre, et nous avons également porté plainte auprès du tribunal, bien sûr, si le tribunal ne tranche pas en notre faveur, nous pourrons porter plainte auprès d’une juridiction supérieure et même auprès de l’Union européenne, mais ce processus prendra au moins quatre ans.
Après l’opération Tempête d’Al Aqsa, ils ont accusé la République islamique d’être derrière cette attaque et comme le centre islamique était lié à l'Iran, il devait être fermé ! Mon analyse que j'ai partagée avec l'Ayatollah Sistani, est que les Européens ont extrêmement peur de la propagation de l'Islam. Si cette tendance se poursuit, les musulmans seront majoritaires dans le monde, et il est naturel qu'ils s'inquiètent. Ils n'aiment pas l'attrait, la rationalité et la moralité, et encouragent le dur islam wahhabite afin que les gens ne se sentent pas attirés ».