La reliure du Coran en Egypte : un métier noble face au temps et à la technologie

2:44 - April 04, 2025
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IQNA-La reliure artisanale du Coran et des livres anciens est une profession ancestrale en Égypte.

Pendant des siècles, les relieurs ont utilisé du cuir et du carton pour protéger les pages des ouvrages et assurer leur longévité. Autrefois florissante, cette activité est aujourd’hui en déclin, concurrencée par les progrès technologiques et le désintérêt croissant pour la restauration des anciens manuscrits.

L’art de la reliure consiste à assembler et fixer les pages d’un livre entre deux couvertures afin de les préserver de l’usure. Selon les techniques traditionnelles, ces couvertures sont fabriquées en carton et recouvertes de tissu, de cuir ou d’un substitut synthétique. Par le passé, cette profession était également appelée baraqi, un terme qui englobait la copie, la reproduction et la préparation de manuscrits.

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Dans la ville de Qena, au sud de l’Égypte, Abdel Rahim Noureddine perpétue cet artisanat dans son petit atelier près de la mosquée Sayyid Abdel Rahim Qenai.

Malgré l’essor des machines modernes de reliure et d’impression, il continue de travailler à la main, comme son père avant lui. Après une carrière dans le secteur public, il a choisi de consacrer sa retraite à la reliure de Corans, de Bibles et de thèses universitaires, utilisant du cuir et des colles adaptées à la conservation des ouvrages.

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Noureddine explique que la reliure est un art qui lui a permis de développer ses compétences manuelles. Selon lui, l’impression de livres est courante en Égypte, mais rares sont ceux qui pratiquent encore la reliure traditionnelle. À Qena, seuls lui et un autre artisan exercent encore ce métier.

Le cuir est le matériau privilégié pour la reliure, car il assure une meilleure solidité que le plastique. Il est utilisé notamment pour les thèses universitaires, avec des couleurs spécifiques selon le niveau académique : noir pour les doctorats et vert olive pour les maîtrises.

La demande de restauration et de reliure de Corans atteint son pic avant le mois de Ramadan et durant les fêtes religieuses. Avec des décennies d’expérience, Noureddine a acquis une parfaite maîtrise de son art, préservant un savoir-faire en voie de disparition.

Si la modernité a réduit l’attrait de ce métier, certains passionnés, comme lui, continuent de le pratiquer avec amour et dévouement, garantissant ainsi la transmission d’un patrimoine artisanal précieux.

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