Selon Al Jazeera, la mosquée porte le nom de ‘Ukasha ibn Mihsan, un compagnon du Prophète Mohammed (paix sur lui), qui aurait participé à la conquête de Jérusalem au VIIe siècle. Selon la tradition, il serait enterré dans cette mosquée.
L’édifice actuel date de la fin de la période ottomane, au XIXe siècle, et se trouve à proximité du dôme de Qaymariyya, un autre site sacré musulman où reposent des martyrs de l’époque ayyoubide et mamelouke.
Depuis l’occupation de Jérusalem-Ouest en 1948, la mosquée ‘Ukasha a été soumise à une série d’attaques et de transformations visant à effacer son identité islamique.
Dès 1929, lors de la révolte d’al-Buraq, elle fut profanée par des groupes sionistes : des Corans furent vandalisés, des objets religieux volés, et son imam agressé. En 1987, des travaux municipaux détruisirent plusieurs tombes autour du site. Après des décennies de fermeture, les autorités israéliennes ont interdit l’appel à la prière et ont transformé l’espace en entrepôt municipal.
Depuis 2024, en pleine offensive contre Gaza, des groupes extrémistes juifs ont intensifié les incursions dans la mosquée. Ils y ont installé des meubles cultuels juifs, des chandeliers de la fête de Hanoucca, des étagères de livres, et ont rebaptisé le site « Tombeau de Benjamin, fils de Jacob ».
Des inscriptions en hébreu ont été gravées sur les murs, et des cérémonies religieuses juives y sont désormais organisées régulièrement. De plus, certaines tombes musulmanes ont été détruites, tandis qu’un tombeau juif fictif a été reconstruit à l’intérieur du complexe.
La judaïsation de la mosquée ‘Ukasha s’inscrit dans une politique plus large menée par les autorités israéliennes, visant à transformer les lieux saints musulmans en sites juifs, notamment dans Jérusalem occupée.
En détournant l’usage religieux d’un lieu islamique, en effaçant ses repères culturels et en imposant une nouvelle narration historique, les autorités cherchent à redessiner l’identité de la ville.
Ce processus de réécriture historique et de transformation physique d’un lieu sacré est une violation flagrante du patrimoine religieux palestinien et du droit international. La mosquée ‘Ukasha devient ainsi un symbole de la lutte pour préserver l’identité islamique de Jérusalem face aux tentatives de son effacement.