"Adolescence" ou crise identitaire des adolescents occidentaux

8:11 - April 10, 2025
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IQNA-La mini-série britannique Adolescence, diffusée récemment sur Netflix, aborde avec force et justesse le thème sensible de la crise identitaire chez les adolescents occidentaux.

Ce drame psychologique et criminel, imaginé par Jack Thorne et Steven Graham, et réalisé par Philip Barantini, met en lumière les effets dévastateurs de l'addiction aux réseaux sociaux, la violence juvénile et l’abandon familial. La série a captivé un large public, atteignant près de 100 millions de vues dans le monde.

Dès le premier épisode, le spectateur est confronté à un choc : une descente armée de la police dans une maison ordinaire à la recherche d’un meurtrier, qui s’avère être un garçon de 13 ans, Jamie Miller. Ce retournement crée un impact émotionnel fort. La suite explore les zones grises du personnage : est-il réellement coupable ou simple victime d’un système défaillant ?

Le récit dévoile les influences multiples : la pression des réseaux sociaux, la désintégration du tissu familial, l’école comme lieu de violence ordinaire. L’épisode consacré à l’évaluation psychologique de Jamie est l’un des plus puissants : il met en évidence la fragilité de l’adolescent et l’impact d’un environnement social toxique.

La série se distingue aussi par sa réalisation en plan-séquence (one shot), sa narration tendue et ses performances d’acteurs très réalistes. Elle brosse un portrait sombre mais nécessaire d’une jeunesse en perte de repères, souvent livrée à elle-même. Le rôle de la famille est souligné : des parents absents, épuisés par la vie, qui ne réalisent la détresse de leur enfant qu’une fois l’irréparable commis.

La réception critique a été unanime : 99 % d’avis favorables sur Rotten Tomatoes. Des personnalités politiques comme Keir Starmer ont même soutenu sa diffusion dans les écoles, soulignant son rôle éducatif face à la montée de la violence et de la misogynie.

Cependant, la série a aussi fait polémique. Elon Musk a critiqué le choix d’un acteur blanc pour incarner le jeune criminel, parlant de propagande antiblancs. Les créateurs ont réfuté toute intention raciale, affirmant que Adolescence n’est basé sur aucun fait réel.

Cette œuvre percutante, à la fois artistique et engagée, résonne comme un avertissement sur les dérives de notre société et sur la vulnérabilité d’une génération en quête d’identité.

Par Rouhanguiz Anouchi

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