Selon le site leconomistedufaso, le Salam, un mécanisme financier islamique basé sur la vente à terme, apparaît comme une alternative innovante et éthique. Le Salam permet à l’acheteur de payer immédiatement un produit agricole qui sera livré ultérieurement, assurant ainsi aux agriculteurs un financement sans recours aux intérêts (Riba), conformément aux principes de la Shari’a.
Ce modèle répond directement aux besoins de liquidité des agriculteurs pour l’achat de semences, d'engrais et de matériel avant la récolte. En garantissant un paiement anticipé, il protège également les paysans contre les risques de baisse des prix agricoles et contre l'inflation. Adossé à des actifs tangibles, le Salam réduit les risques de spéculation, favorisant des échanges économiques stables.
À travers le monde, son efficacité est démontrée. Au Pakistan, il a renforcé la production de blé et de riz en soutenant financièrement les petits exploitants. En Malaisie, le Salam soutient l’industrie halal et les agriculteurs locaux, contribuant significativement au PIB. Au Soudan, il a stabilisé les revenus des producteurs de gomme arabique.
Pour le Burkina Faso, l’adoption du Salam représenterait une réponse concrète pour stimuler la productivité agricole, améliorer la sécurité alimentaire et lutter contre la pauvreté. Il est donc crucial que l’État soutienne et rassure les institutions financières islamiques afin d’accompagner durablement les communautés rurales. En facilitant l’accès au financement sans intérêts, en sécurisant les revenus et en modernisant les exploitations agricoles, le Salam pourrait devenir un levier majeur du développement agricole et économique national.