"Aucun gendarme, aucun policier. Personne, il n'y a personne !", s'énerve Bilal devant la mosquée Lumière et Piété du quartier nîmois Valdegour (Gard). C'était une promesse du ministre de l'intérieur Bruno Retailleau, trois jours après le meurtre d'un jeune fidèle dans la mosquée de la Grand-Combe. Ce lundi 28 avril, les croyants se sentent trahis. "On fait la prière avec la peur. Si quelqu'un rentre, il peut tuer vingt personnes d'un coup ici, c'est toujours ouvert pour que tout le monde se sentent chez lui", décrit un fidèle. À l'intérieur comme à l'extérieur de la mosquée, des caméras de vidéosurveillance sont installées. Pour assurer la sécurité, les grilles sont désormais fermées : à certaines heures de la journée, il faut sonner pour entrer.
"L'Etat doit tenir sa parole"
À l'heure de la prière, il faut pourtant laisser les entrées libres. Qui assure alors la sécurité ? se demande Moncef : "l'Etat doit tenir sa parole, on lui demande de faire quelque chose, d'assurer notre sécurité comme il doit le faire". C'est la moindre des choses pour cet autre fidèle, "c'est nous qui sommes visés aujourd'hui, il faut assurer notre sécurité, patrouiller au moins une fois par jour". Embaucher un vigile coûterait cher à la mosquée, "et pour quelle utilité" face à un homme armée d'un couteau comme à la Grand-Combe, se dit le fidèle qui espère que des agents de police seront là devant la mosquée de Valdegour pour la grande prière du vendredi à laquelle près d'un millier de personnes participent.
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