Selon tsa-algerie, dimanche 11 mai, une marche contre l’islamophobie a rassemblé des centaines de personnes à Paris, témoignant d’une inquiétude devenue impossible à ignorer.
Le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) a lancé l’appel à manifester en déclarant : « On peut mourir parce qu’on est musulman(e). Cela doit cesser. » Cet assassinat, survenu pendant la prière, marque un tournant : pour beaucoup, il incarne le passage d’une islamophobie rampante à une violence mortelle.
Depuis plusieurs années, les signes d’un climat hostile s’accumulent : stigmatisations dans les médias, discriminations au travail, attaques verbales dans l’espace public. Et depuis l’éclatement de la guerre à Gaza en octobre, les tensions se sont encore intensifiées.
En 2024, une enquête sociologique intitulée La France, tu l’aimes et tu la quittes révélait une tendance alarmante : de nombreux cadres musulmans, pourtant bien intégrés, choisissent l’exil, fuyant un climat devenu irrespirable. Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux, avait alors alerté sur « un malaise profond comme jamais auparavant ».
Ce malaise s’est transformé en peur. « On sort la boule au ventre », confiait une femme voilée lors de la marche parisienne, s’adressant à Jean-Luc Mélenchon. « Une ligne rouge a été franchie. »
Dans La Croix, le père Jean-François Bour a reconnu la gravité de la situation : « Une culture du mépris se diffuse. » Il a appelé à nommer clairement les choses : refuser le mot « islamophobie », c’est nier la réalité que vivent des millions de citoyens.
Aujourd’hui, le mot qui domine les témoignages est simple et glaçant : la peur.