Selon elle, trois leçons majeures se dégagent de ce conflit : la nécessité d’une autonomie stratégique, d’une diplomatie indépendante, et d’une réévaluation radicale de la confiance envers les institutions internationales. Elle a souligné que l’attaque israélo-américaine avait eu lieu en plein processus de dialogue nucléaire entre l’Iran et les États-Unis, ciblant des installations surveillées par l’AIEA. Une violation flagrante du droit international, restée sans réponse concrète des grandes institutions.
Elle a également dénoncé le double standard des institutions onusiennes, qui se montrent promptes à condamner l’Iran pour l’enrichissement de l’uranium, mais silencieuses face aux bombardements israéliens contre des infrastructures civiles ou humanitaires. Dina Suleiman a rappelé les principes fondamentaux du droit humanitaire, comme ceux de la Convention de Genève, bafoués en toute impunité.
La professeure a appelé à une réforme urgente du système onusien, en particulier du droit de veto au Conseil de sécurité, qu’elle considère comme un frein majeur à la justice internationale. Elle a aussi pointé du doigt l’instrumentalisation de l’AIEA au profit des puissances occidentales.
Enfin, elle a mis en lien le sort de l’Iran avec celui du peuple palestinien, insistant sur le fait qu’il ne s’agit pas seulement d’une crise géopolitique, mais d’un affrontement entre la légalité et l’arbitraire. L’Iran, selon elle, paie le prix de sa défense constante des droits du peuple palestinien.
Dina Suleiman conclut en appelant les nations du Sud global à tirer les leçons de cette crise : ne plus compter sur des institutions biaisées, renforcer leur indépendance diplomatique, et défendre les opprimés, même lorsque cela va à contre-courant.
Le temps des illusions est révolu, affirme-t-elle : il est désormais temps pour un nouvel ordre fondé sur l’équité, la responsabilité et le respect du droit.