La plus ancienne librairie islamique de Londres menacée de fermeture
Selon The Guardian, fondée en 1985 par l’éditeur égyptien Samir Al-Attar, la librairie n’était pas seulement un lieu de vente de livres religieux, mais un véritable espace de dialogue et de réflexion. Dar Al-Taqwa s’est imposée comme un centre intellectuel favorisant la pensée islamique modérée et la diffusion du savoir dans une époque où les publications sérieuses se faisaient rares. Après la mort de son fondateur en 2022, sa veuve, Nora Al-Attar — une Britannique convertie à l’islam — a poursuivi la gestion du lieu, malgré la hausse du coût de la vie et la baisse des ventes.
Nora, âgée de 69 ans, a lancé un appel urgent pour récolter 25 000 livres sterling afin de couvrir les loyers et les dépenses courantes. Selon elle, Dar Al-Taqwa a toujours fonctionné grâce au soutien communautaire et n’a jamais dépendu des banques.
Au fil des décennies, la librairie a accueilli des chercheurs, des étudiants, des prêcheurs et des visiteurs du monde musulman. On y trouvait des traductions du Coran, des ouvrages de pensée et de politique islamiques, ainsi que des publications destinées aux enfants.
Cependant, l’essor des livres numériques et du commerce en ligne a entraîné une baisse progressive de la fréquentation. Pour beaucoup, la disparition de Dar Al-Taqwa serait une perte symbolique majeure : celle d’un espace de rencontre entre Orient et Occident, mémoire vivante de la présence intellectuelle musulmane à Londres.
