Tunis: "Le choix des imams prédicateurs doit s'effectuer dans le cadre de la loi"

10:05 - July 26, 2011
Code de l'info: 2160051
Tunis(IQNA)- "Les mosquées sont des lieux pour la sensibilisation et la diffusion des valeurs et préceptes de l'Islam. Au delà de cela, n'est autre qu'une pure dérive", déclare Laroussi Mizouri, ministre des Affaires religieuses à l'Agence TAP, en réponse à une question sur l'appel lancé par plusieurs parties politiques, intellectuelles tunisiennes, à préserver les lieux de culte de toute forme de manipulation politique.
"Le choix des imams prédicateurs doit s'effectuer dans le cadre de la loi et après avoir rempli les deux conditions de la compétence intellectuelle (obtention d'une maîtrise) et la capacité morale et ethique".
En marge de la réunion interégionale des imams prédicateurs des gouvernorats de Nabeul et de Zaghouan, organisée, samedi, au siège de la municipalité de Nabeul, le ministre n'a pas nié l'existence de dérives constatées dans certaines mosquées", soulignant que "l'imam du prêche du vendredi est appelé à choisir minutieusement un sujet ayant une dimension humaine pour le traiter d'un point de vue religieux".
Les lieux de culte, dit-il, sont faites pour diffuser un discours religieux éclairé, modéré et tolérant. "Tout ce qui a trait à la politique est du ressort des partis politiques", indique-t-il.
Au sujet de l'apparition de nouveaux phénomènes de collecte de fonds et de dons dans les mosquées, incontrôlés et dont l'affectation n'est pas facile à identifier, le ministre précise que le ministère a mis en place un fonds pour la promotion des sites religieux dans le cadre de la transparence, de la crédibilité et dans le contrôle, afin de constituer un cadre juridique idoine permettant de mettre fin à la collecte anarchique des fonds.
Répondant à une interrogation sur la montée des phénomènes de violence et d'extrémisme religieux, le ministre indique que ce qui se passe dans les rues est du ressort des autorités sécuritaires et demeure une question d'ordre administratif qui relève de la compétence exclusive de la loi.
Le ministère des affaires religieuses, ajoute-t-il, intervient seulement pour mettre l'accent sur le volet intellectuel en ce qui concerne la diffusion des préceptes de l'Islam et des valeurs universelles, telles que le respect de l'autre, le respect du droit à la différence et de la liberté d'opinion.
La Tunisie, rappelle-t-il, qui a abrité sur ces contrées des populations de confessions juive et chrétienne a été de tout temps une terre de tolérance où il n'ya pas de place pour une quelconque forme d'extrémisme.
M. Mizouri a souligné, à cette occasion, la volonté du ministère de créer des directions régionales et locales pour les affaires religieuses et d'élever le nombre des recrues prévues au titre de l'année en cours de 21 à 63 imams afin de renforcer le corps des imams prédicateurs.
Pour leur part, les imams prédicateurs, hommes et femmes, ont mis l'accent sur la nécessité de veiller à ce que la chose religieuse ne soit plus du ressort du ministère de l'intérieur, à travers la création de directions régionales et locales relevant du ministère des Affaires religieuses, mettant en garde contre l'émergence de nouveaux fléaux ciblant les lieux de culte, notamment, la tentative de certains de s'emparer des ''Manaber'' (lieux de prêche), la mainmise de certaines associations sur les écoles coraniques et l'apparition d'associations et de comités de gestion des mosquées.
L'accent a été également mis sur le rôle dévolu aux fidèles dans la lutte contre le phénomène du remplacement forcé de certains imams par d'autres qui sont dépourvus de compétence, ajoutant qu'il est impératif de rétablir la confiance envers les cadres religieux et les imams, dès lors que leur rôle est majeur en cette étape transitoire, en calmant les esprits, de manière à permettre à la Tunisie d'arriver à bon port.
Source: TAP
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