Arras: la «grande mosquée El Feth» se refait une beauté, rue Ampère

10:01 - February 25, 2015
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Paris(IQNA)-Depuis trois semaines, de nouveaux travaux ont débuté à la mosquée de la rue Ampère. D’ici cet été s’élèveront une façade et un minaret dignes de ce lieu de culte où l’on pratique une foi modérée et respectueuse des principes de notre démocratie.

Près de 700 000 euros de travaux ! C’est ce que les fidèles devront débourser au total pour la prochaine phase des travaux de la grande mosquée El Feth d’Arras.
Une mosquée qui tourne le dos à celle d’Annour. La raison en est simple. Les baraquements devenant trop petits et trop inconfortables, certains ont voulu se lancer dans l’aventure et construire une vraie mosquée en créant l’Association culturelle de la grande mosquée El Feth.
Une mosquée qui s’est installée sobrement dans les locaux de l’ancienne salle des ventes d’Arras, et a rapidement grandi dans ces hangars, peu à peu aménagés dans les normes d’hygiène et de sécurité, depuis l’année de son achat : en 2005.
L’emprise, terrain compris, est de 6 000 m2. Il faut bien ça pour accueillir une emprise au sol de 4 000 m2 et un parking. Après l’aménagement des salles de prières et d’ablution, de la cuisine qui tourne à plein régime les soirs de ramadan, de la salle de cours et de réception, la nouvelle phase de travaux qui a commencé sera plus visible aux yeux des Arrageois.
Il s’agira d’un ensemble de 1 300 m2 comprenant la façade, des bureaux, d’un minaret d’inspiration contemporaine et d’une salle de réception. À terme, un grand bâtiment fera le lien entre le grand hangar aménagé et devrait accueillir un espace réservé à la prière des femmes avec le nécessaire pour les ablutions. Le tout sera surélevé d’un étage qui accueillera logements et bibliothèque.
Omar Chabani, président de l’association qui gère les lieux, aime à le rappeler : « c’est une des plus grandes mosquées de la région. On y accueille de 400 à 500 fidèles, de toutes origines, à la prière du vendredi. La capacité d’accueil de la grande salle de 500 m2 est de mille personnes. » Ici, des Algériens, Tunisiens, Sénégalais et musulmans d’autres nationalités se déplacent. Ils habitent en général dans la communauté urbaine d’Arras.
L’avant-dernière phase des travaux, façade, donc, et minaret compris, sera normalement terminée pour cet été.
El Feth veut aussi s’ouvrir vers l’extérieur. Elle accueille des déshérités dans sa cantine durant le ramadan et des Français qui veulent pratiquer la langue arabe.
Des minarets, oui, mais pas si haut
Ainsi donc, l’été venu, deux minarets se tourneront le dos dans les quartiers ouest. Deux minarets plutôt esthétiques qui donneront une petite touche exotique dans ces résidences plutôt basiques, entre la piscine Daullé et la friche de l’ancien collège Diderot.
Deux minarets, bien moins haut que nos clochers, et dont la hauteur est soumise aux règlements d’urbanisme qui s’appliquent à toutes les constructions. Hauteur 11,98 mètres, pas plus ! C’est ce qui est imposé dans ce périmètre d’Arras.
Pour ceux qui comme les Parisiens à la campagne ont tendance à râler quand les cloches scandent les heures, des riverains pourraient s’émouvoir d’entendre notamment vers les 6 h 30, ou les 2 h du mat’, l’appel du muezzin.

Le « salat » communément admis dans les pays musulmans serait plutôt mal vu chez nous où l’on privilégie le sommeil des justes et où l’on contient la religion dans ses murs et dans les foyers. Point d’appel à la prière hors de ces deux mosquées arrageoises. « On fait l’appel à la prière à l’intérieur de la mosquée, c’est traditionnel, mais on ne veut pas troubler le voisinage », précise Omar Chabani, président de l’association de la mosquée El Feth.
Tant à Annour qu’à El Feth, on rappelle qu’à aucun moment l’argent public n’intervient dans les projets. La ville et la communauté urbaine ont, depuis l’ère Jean-Marie Vanlerenberghe, apporté néanmoins leur aide en facilitant les négociations pour l’obtention des terrains, rien de plus.
lavoixdunord

Tags: mosquée ، Arras ، france ، minarets
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