Une femme enceinte agressée car voilée
«Ma femme venait de poser nos deux filles de 4 et 7 ans à l’école, l’une à la maternelle, l’autre en primaire. Sur le chemin du retour, elle a croisé deux jeunes hommes. L’un d’eux lui a agrippé les cheveux, a tiré sur son voile tout en l’insultant : pas de ça chez nous !» A cause de son hijab (le voile traditionnel) couvrant sa tête, Kedidja, 28 ans, enceinte de huit mois, s’est violemment fait agresser à Toulouse dans le quartier résidentiel de Croix-Daurade a raconté à Libération son mari Mourad, 33 ans. Il était aux alentours de 8 h 45 mardi, quand Kedidja se rend compte qu’elle est suivie par deux hommes âgés d’une vingtaine d’années. L’un d’eux l’aurait attrapée en exhibant une lame d’une vingtaine de centimètres. Avant de la jeter à terre et de la rouer de coups. «En panique, tétanisée par la peur, ma femme n’arrivait même pas à crier», ajoute son mari. L’un des deux jeunes se rend alors compte que Kedidja est enceinte. Il ordonne à celui qui tabasse de s’arrêter. Sur une dernière bordée d’insultes, ils abandonnent leur victime et prennent la fuite. Sans témoins. Kedidja rentre difficilement chez elle et appelle son mari en formation, qui rentre et l’emmène à l’hôpital Ambroise-Paré où, commotionnée, elle était toujours jeudi en observation. Son bébé est sain et sauf. La maman fortement choquée porte une minerve et est suivie psychologiquement. Dans un communiqué, le député PS de Haute-Garonne Christophe Borgel a jugé que «le caractère raciste et antimusulman de cette agression» ne faisait «pas de doute». Cet acte islamophobe n’est pas le seul à s’être déroulé à Toulouse. Selon nos informations, une jeune femme portant le hijab aurait fait l’objet d’une agression en sortant du bus 65 le même jour vers 18 h 30. Elle serait parvenue à s’enfuir après avoir été menacée par un homme d’environ 50 ans. Le porte-parole du Conseil régional du culte musulman Abdellatif Mellouki a exprimé «sa vive inquiétude de voir l’augmentation des actes islamophobes».
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