Parce que « si un lieu est fermé, il fait peur », la mosquée de Châteauroux organise des journées portes ouvertes, ce week-end. Un besoin d'ouverture renforcé par les attentats de janvier. « Vu ce qu'il s'est passé, on ne veut pas se justifier, mais dire aux gens que l'Islam est une religion de paix et d'acceptation de l'autre, quelle que soit son origine, quelle que soit sa religion qui est quelque chose d'uniquement personnel et intime, expliquent les responsables de l'Association cultuelle et culturelle des musulmans de l'Indre. On ne doit pas imposer à quelqu'un ses idées ; il y a même un verset du Coran qui le dit. »
Le message est limpide : oui, l'Islam est une religion comme les autres, qui prône « la tolérance, le respect de l'autre et l'acceptation des règles de la société française et des instances de la République ». Ses racines sont d'ailleurs identiques au judaïsme et à la chrétienté.
Une vingtaine de personnes sont venues visiter les lieux, hier. Un bureau, une cuisine, une salle pour les ablutions et une grande pièce pour la prière, orientée vers La Mecque, qui accueille cinq cents fidèles, chaque vendredi ; une autre salle à l'étage, pour les femmes, et une petite bibliothèque où tous les livres sont validés pour éviter la présence d'ouvrages radicaux. L'ensemble a été financé par les dons des fidèles. La mosquée est ouverte une demi-heure avant chaque prière et fermée un quart d'heure après, « pour contrôler ce qui se passe et éviter que des jeunes allés sur Internet viennent ensuite raconter n'importe quoi ici ; ça, c'est non ».
Cette visite a suscité de nombreuses questions. Polygamie, place des femmes derrière les hommes lors des prières ou encore port du voile ont ainsi été évoqués, sans tabou. « Le voile, on ne l'impose pas ; c'est la liberté de chaque famille. » Quant à la barbe, « c'est quelque chose de naturel que Dieu nous a donné ; pour les hommes en tout cas ! Mais elle n'est pas obligatoire. Certains la portent, d'autres pas. »
L'initiative a visiblement séduit. « J'étais déjà venu une première fois, seul, le jour de la rupture du Ramadan, quand j'avais senti que les relations devenaient difficiles entre les gens, confie un des visiteurs. J'avais été accueilli merveilleusement bien ! » Son seul regret : le nombre relativement faible de citoyens venus découvrir ce lieu qui devrait être agrandi dans l'année pour accueillir les fidèles dans de meilleures conditions.
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