Réunis autour de quelques dattes et d’un café, les membres de l’Union cultuelle musulmane d’Évreux (UCME) ont savouré jeudi soir leur victoire. Deux jours plus tôt, mardi 21 juillet, le tribunal administratif de Rouen a rejeté les deux recours portés à l’encontre du projet de construction de la grande mosquée.
« Nous sommes très satisfaits car nous allons enfin pouvoir nous tourner vers l’avenir. Mais cela engendre également une grande responsabilité », indique Papa Demba N’Diaye, porte-parole de l’UCME.
« Pas d’intérêt à agir »
Deux recours avaient été engagés en mai 2013 à l’encontre de la délibération du conseil municipal d’Évreux le 4 mars 2013 alors dirigée par le maire PRG Michel Champredon. Celle-ci avait attribué à l’UCME un terrain de 5 000 m² situé le long du boulevard du 14-Juillet, à La Madeleine, pour l’édification d’une mosquée et d’un espace culturel. La convention signée entre les deux parties stipulait que le terrain était cédé pour 99 ans contre un loyer annuel d’un euro. Par ce recours, l’association musulmane AME avait souligné « une rupture d’égalité de traitement » dont elle aurait été victime dans ce dossier. De son côté, Emmanuel Camoin, secrétaire départemental du FN, avait indiqué que cette délibération était entachée « de multiples irrégularités et erreurs de droit ».
Le tribunal administratif de Rouen a estimé que ces requêtes étaient irrecevables « dès lors que les requérants n’ont pas intérêt à agir ». Les juges ont également considéré que l’attribution du terrain à l’UCME ne constituait pas « un appauvrissement de la commune ».
Les musulmans de l’UCME vont pouvoir repartir de l’avant, si rien ne les empêche. Et entamer la construction de la grande mosquée qui a déjà pris beaucoup de retard. Reste néanmoins à récolter les fonds. Quatre-vingt douze mille euros auraient été récoltés en trois ans. Une somme assez faible au vu des 2,4 M€ nécessaires à la construction.
Mais le rejet des deux recours devrait mettre fin à une période de confusion et convaincre les futurs investisseurs. Les promesses de dons atteindraient déjà les 40 000 € selon l’UCME. « L’idéal pour nous serait de poser la première pierre le 24 septembre prochain, jour de l’Aïd al Kabïr. Ça serait un beau symbole », explique Ali Ferhati, membre de l’UCME.
Paris-normandie