Appel du Secrétaire général de l'OCI à la communauté internationale pour faire face à la crise des réfugiés syriens

17:18 - September 06, 2015
Code de l'info: 3358753
Djedda(IQNA)-L’image du corps sans vie du petit Aylan n’a besoin d'aucune déclaration, ni même d’aucun mot, pour nous rappeler la grande tragédie humanitaire vécue par ce nourrisson mais aussi par des centaines de milliers d'autres syriens, hommes, femmes, jeunes et vieux.

Comme leurs nombreux autres compatriotes, ils ont été contraints de se lancer dans des voyages extrêmement périlleux, en quête d'un espoir de vivre dans la sécurité et la dignité avec leurs familles et leurs proches. Tout traitement des réfugiés qui ne tienne pas compte de leur dignité, ne pourrait que blesser la conscience de l'humanité.

Aucun des réfugiés syriens morts noyés dans la Méditerranée, ou asphyxiés dans le camion d'un trafiquant d'êtres humains en Autriche, n’est responsable du déclenchement de la crise syrienne. Pourtant, ils ont été et continuent d'être les victimes directes aussi bien de cette crise que de l’incapacité de la communauté internationale, en particulier celle des membres du Conseil de Sécurité de l'ONU et des pays de la sous-région, à trouver une solution à ce problème. Cet état de fait ne doit pas et ne peut pas continuer.

C’est notre humanité elle-même qui est en train de se noyer dans la Méditerranée. Ce sont nos valeurs humaines, nos principes et notre dignité humaine qui sont en train de s’asphyxier. Nous devons mettre un terme immédiat à cette tragédie. Tout en reconnaissant l'attitude et les efforts louables consentis par certains pays européens, je demande à tous les Etats membres de l'Organisation de la Coopération islamique (OCI) et à l’ensemble de la communauté internationale de mettre de côté leurs différences et de mobiliser tous leurs efforts pour venir en aide au peuple et aux réfugiés syriens. Cette crise n’est ni syrienne, ni moyen-orientale, ni européenne, ni musulmane. Il s’agit d’une crise humanitaire internationale dans laquelle de précieuses vies sont en danger.

Dès le tout début de cette crise, l'OCI a suivi avec une profonde préoccupation la tragédie humaine des réfugiés syriens, fuyant leurs maisons pour chercher une vie meilleure dans les pays voisins. De nombreux États membres de l'OCI, notamment la Turquie, le Liban, la Jordanie, l'Irak et l'Egypte ont porté le lourd fardeau du flux des réfugiés en provenance de la Syrie et ces pays ont tous alloué des ressources massives à l’accueil de plus de quatre millions de personnes sur leurs territoires respectifs. De même, en coopération avec l'OCHA et d'autres partenaires humanitaires, l'OCI s’est battue pour venir en aide aux victimes du conflit syrien.

Cependant, la détérioration de la situation des réfugiés syriens et la manière dont ils sont stigmatisés sur des bases religieuses par certains milieux, ou sont refoulés ou ignorés par d’autres, montrent que nous devrions tous faire davantage et ensemble.

Le monde est aujourd’hui témoin d'une période capitale d'instabilité et de conflit qui a produit ce que l'ONU décrit comme étant le plus grand problème de réfugiés, de demandeurs d'asile et de personnes déplacées intérieures depuis les ravages de la Seconde Guerre Mondiale. Ceci est une conséquence évidente de l'échec de la communauté internationale à résoudre la crise syrienne ainsi que d'autres crises politiques et l'incapacité de certains d'entre nous à aborder les questions de la pauvreté, de la marginalisation et du désespoir.

Alarmé par l'urgence de la question, j’appelle la communauté internationale dans son ensemble à ne plus faire de calculs et à laisser l’«humanitarisme» et la «dignité humaine» guider leur réflexion dans leur réponses à la crise des réfugiés syriens. Je tiens à rappeler à tous les pays, leurs obligations morales et juridiques en vertu du droit international pour aider ces réfugiés désespérés. Je tiens, en particulier, à exprimer la volonté de l'OCI à coopérer avec l'UE et ses États membres et avec d'autres partenaires afin de parvenir à un règlement fructueux ainsi qu’à la réinstallation et à l'intégration des réfugiés syriens en des lieux où ils peuvent vivre dans la paix et la dignité.

Pour mettre un terme à cette grande tragédie humanitaire de notre temps, dans sa manifestation et ses causes profondes, nous devons agir maintenant et ensemble.
OCI

Tags: réfugiés ، syriens ، oci ، Aylan
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