"Etonnés", ses membres, qui comptent aussi des inspecteurs scolaires parmi eux, font savoir qu’ils refusent "catégoriquement" le nouvel intitulé voulu par le département de tutelle. En cause notamment, "l’éducation islamique est l’expression même du rattachement pendant plus de 14 siècles des Marocains à l’islam", explique-t-on dans la lettre.
Selon eux, cette décision est aussi contraire à la nouvelle Constitution qui considère l’islam comme l’une des constantes de la Nation. En plus, le ministère n’a pas pensé, selon l’association, à éditer des livrets ou autre pour expliquer à l’opinion publique l’utilité de ce changement d’intitulé. Aucun sondage d’opinion n’a également été réalisé auprès des élèves et des enseignants, regrette l’association.
Celle-ci estime aussi que le ministère de l’Education devait soumettre cette expérience à un essai avant de l’adopter officiellement dans son programme scolaire.
Une décision royale
En tout cas, cette décision de changer l’intitulé de la matière ne vient pas de Rachid Benmokhtar. Lors d'un conseil des ministres tenu le 6 février dernier à Laâyoune, le roi Mohammed VI avait lui-même donné ses instructions aux ministres de l'Education nationale et des Habous et Affaires islamiques pour réviser les programmes et manuels d'enseignement en matière d'éducation religieuse.
Il avait ainsi appelé à revoir les programmes scolaires "aussi bien dans l'école publique que dans l'enseignement privé ou les établissements de l'enseignement originel", afin de mettre l'accent sur "l'éducation aux valeurs de l'islam tolérant, dans le cadre du rite sunnite malékite, qui prônent le juste milieu, la modération, la tolérance et la cohabitation avec les différentes cultures et civilisations humaines".
Et de préciser : ces programmes devront être fondés sur "les valeurs authentiques du peuple marocain et ses traditions millénaires basées sur l'attachement aux fondamentaux de l'identité nationale unifiée (...) ainsi que sur l'interaction positive et l'ouverture sur la société du savoir et les dernières nouveautés".
390 manuels concernés par cette révision
Selon Fouad Chafiki, directeur des curricula au sein du ministère de l'Education nationale, interrogé par le HuffPost Maroc, 390 manuels scolaires homologués, de la première année de l'école primaire à la deuxième année du baccalauréat, ont été concernés par cette révision commencée au mois d'avril.
Dès septembre 2016, les élèves du primaire au lycée ne devraient plus trouver de contenu sexiste ou violent dans leurs livres. La révision des manuels concerne également les données sociologiques et géographiques qui viennent d'être mises à jour.
huffpostmaghreb