Alors que les élèves canadiens, petits et grands, s’apprêtent à boucler leur cartable et à reprendre le chemin de l’école, les enseignants et autres éducateurs du pays devront ajouter un petit guide très utile à leurs manuels scolaires, élaboré, rédigé et publié spécialement à leur attention : « Comment faire face à l’islamophobie ? » en 17 pages riches d’enseignement.
Cette véritable mine d’informations, à la fois instructives et pratiques, née de l’inquiétude quant à la montée du racisme anti-musulmans dans le temple du savoir, a été pensée, hiérarchisée, puis couchée sur le papier par le Conseil national des Canadiens musulmans, en étroite collaboration avec l'Association des services sociaux musulmans et la Commission canadienne des droits de la personne.
Dévoilé jeudi en conférence de presse, ce guide inédit est censé donner des clés aux professeurs et pédagogues du Canada pour contourner le dangereux écueil de l'islamophobie et apaiser l’anxiété de leurs élèves musulmans, qui serait grandissante depuis les dernières attaques terroristes sanglantes perpétrées en Europe, selon le triste constat d’une experte en la matière, Shahida Seddiqui, présidente de l’Association des services sociaux musulmans.
« Il y avait un réel besoin et nous l'avons comblé », a-t-elle indiqué devant la presse nationale, en précisant que la conception de cet ouvrage répond non seulement aux attentes des enfants de confession musulmane, mais aussi à une demande pressante émanant du corps enseignant. « Les enfants sont très ouverts et résilients, et ce sont les deux forces sur lesquelles nous voulions nous appuyer. Nous avons voulu donner aux professeurs un outil pour les aider à ouvrir le dialogue avec ces enfants, afin que ces derniers sentent qu'ils font partie intégrante de cette société », a expliqué Shahida Seddiqui.
Dans la verdoyante province du Manitoba, à l’ouest du Canada, la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM), qui n’a pas encore pris connaissance des précieuses préconisations délivrées par ce guide déjà disponible en ligne gratuitement, a tenu à rappeler que l’une de ses missions premières est de veiller au respect de tous les élèves.
« Dans notre histoire, nous avons travaillé avec nos enseignants à l'accueil des Métis, des Premières Nations, des nouveaux arrivants et des enfants exogames. La question des enfants avec un héritage islamique, cela fera partie des compétences culturelles que nous développerons avec les enseignants », a souligné le directeur général adjoint de la DSFM, René Dequier.
oumma