Un début d’incendie a pris naissance au Centre culturel musulman de Sept-Îles vendredi soir. Les pompiers sont intervenus rapidement pour limiter les dégâts, après qu’un chauffeur de taxi eu signalé la fumée.
La Sûreté du Québec enquête sur ce qui pourrait être un geste haineux. Personne n’a encore été arrêté.
Le fondateur de la Mosquée de Sept-Îles, Ben Rouine, garde une attitude d’ouverture, malgré ce troisième événement.
Citoyen de Sept-Îles depuis 40 ans, M. Rouine précise que les vidéos de surveillance montrent bien un homme qui vient inspecter les lieux avec un petit chien, avant de revenir mettre le feu tout près de l’entrée électrique.
«C’est très désolant, mais ce sont des cas isolés. Le soutien que nous avons des gens de la Côte-Nord est en général très favorable», affirme-t-il. Il invite l’incendiaire à venir s’asseoir et discuter avec la communauté musulmane.
3e événement louche
À la fin octobre, un homme de 38 ans avait saccagé la mosquée à peine achevée de construire, par la communauté musulmane de Sept-Îles qui regroupe entre 15 et 20 personnes. L’enquête policière avait alors conclu que le saccage par un individu en état d’ébriété avancé, n’était pas un crime haineux.
Ben Rouine a rencontré l’auteur des dommages du 24 octobre. «Il est maintenant mon ami. Je lui ai offert une bûche en cadeau de Noël. Il regrette et se prend en main», prétend M. Rouine.
La petite communauté musulmane a été la cible d’une première série de saccages sur les matériaux de construction au début du chantier en 2014.
Un geste grave
Ben Rouine est convaincu que le dialogue constitue le meilleur moyen d’établir des ponts. Il ne souhaite pas l’emprisonnement de la personne qui a tenté de détruire la mosquée. «Il a commis un geste grave et criminel. Je veux l’aider. Je tiens au principe de l’entraide», de dire monsieur Rouine.
La communauté musulmane espère organiser en 2017 des activités qui permettront à la population de la Côte-Nord de mieux connaître leurs croyances. «La haine au Québec se développe malheureusement en jugeant des choses qui se passent ailleurs. Il faut se comprendre pour cohabiter», conclut Ben Rouine.
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