L’épicentre de ce mouvement de protestation pourrait bien se trouver à Dearborn, en banlieue de Détroit, où la moitié des résidents est de confession musulmane, la plus forte concentration aux États-Unis.
« Je suis effrayé. Nous vivons à l’ère de la peur, et elle s’immisce partout », confie Hussein, la première personne que nous avons rencontrée à Dearborn.
« La peur des décrets présidentiels, la peur d’un attentat comme celui de Québec. Mais surtout la peur de ce que ça signifie pour nos familles et nos amis », poursuit-il.
Dans une boucherie halal du sud de la ville, les clients sourient. Mais chacun a son histoire, ses difficultés causées par les décrets sur l’immigration.
Fatima Farooq explique que sa cousine, prise à l'étranger, est incapable de revenir aux États-Unis afin de terminer ses études.
« J'ai une cousine soudanaise, qui étudie en médecine, raconte Fatima Farooq. Elle est allée visiter de la famille à Dubaï. Mais là, elle est prise à l'étranger, incapable de revenir pour terminer ses études. »
« J'ai des amis qui sont ici légalement, poursuit-elle, mais qui craignent malgré tout d'être expulsés. Parfois, j'en ai des frissons de peur qui me glacent le dos, rien qu'à y penser. »
radio-canada