Bien qu’ils appartiennent à une confession dérivée de l’islam chiite, les druzes ne prient pas dans les mosquées et l’édifice est loin de ressembler à la maison de prière traditionnelle musulmane.
La mosquée de l’émir Chakib Arslan, du nom du grand-père du chef de la communauté druze Walid Joumblatt, vise à susciter une réflexion sur la religion et la modernité.
Cette œuvre architecturale a été commandée et financée par Walid Joumblatt, pour remplacer une mosquée qui avait été détruite à Moukhtara il y a quelques décennies, lors d’une dispute à caractère politique.
Le chef druze a donné carte blanche à l’architecte Makram al-Kadi pour réinterpréter le lieu de prière musulman avec des résultats surprenants.
Le minaret et la coupole traditionnels ont été remplacés par un agencement de poutrelles en acier blanc posé sur une maison arabe traditionnelle en pierre qui a la forme d’un «voile», selon le concepteur.
Dans un coin du toit, des barres en métal se dressent vers le ciel comme une tour rappelant le minaret. La lumière et l’air passent à travers cette structure fine, qui contraste avec le caractère massif du bâtiment traditionnel en pierres ocre.
A deux endroits, les espaces entre les poutrelles ont été comblés pour créer deux mots qui ne se perçoivent qu’à distance: Allah (Dieu) sur le minaret et «al-Insan» (l’être humain) sur la structure en contrebas.
Pour Makram al-Kadi, ce projet est le résultat d’années de réflexion sur la manière de réimaginer la structure de la mosquée.
«Rien dans le Coran ou dans les hadiths (propos attribués à Mahomet) ne dit comment doit être conçue une mosquée», explique-t-il à l’AFP. Mais malgré le peu de contraintes religieuses, la forme des mosquées n’a pas évolué.
«Il n’y a pas beaucoup d’expérimentation architecturale», constate-t-il.
AFP